Censure

Culture / Du solo, les artistes Phaduba et Sagnolik créent le groupe « ULTIMATUM »

Les deux rappeurs guinéens, Phaduba Keita et Sagnolik, ont officiellement  annoncé, ce vendredi 18 janvier, lors d’une conférence de presse, tenue à Conakry, leur collaboration pour créer le groupe « ULTIMATUM ».

Ces deux ténors de la musique urbaine guinéenne reviennent ensemble, avec l’objectif de hisser le rap guinéen au-devant de la scène « africaine » et pourquoi pas « mondiale ». Pour ce faire, ils misent sur le style « mandingue sound » emprunté à l’artiste guinéen Bill de Sam qui, d’ailleurs présent, a affirmé avec soulagement qu’ « aujourd’hui, en écoutant Phaduba et son ami, il n’y a pas photo, le rap est de retour », avant d’approfondir en disant qu’ « il y en a qui ont lutté très fort pour arriver à cela. Faire du rap, c’est bien, mais faire du rap guinéen c’est mieux. Phaduba et Sagnolik ont la tête sur les épaules, je pense qu’on doit les applaudir (…) On peut écouter de la musique d’ailleurs, mais on ne peut pas tuer la musique guinéenne », a-t-il conseillé.

Dans ce projet, le duo compte offrir aux mélomanes guinéens un double album intitulé « La Traversée », composée de 26 morceaux  (l’un à la sonorité « mandingue sound » et l’autre en style rap), mettent en évidence les expériences vécues par les deux compères.

Au cours de ladite  conférence, le premier single intitulé « Cona-Crie », issue du double album, qui dénote le quotidien de la capitale guinéenne, notamment, la prostitution, l’insalubrité et le chômage, a été projeté.

Tout d’abord, levant l’équivoque sur le nom du groupe qui réfère à l’injonction, Sagnolik a informé qu’ « Ultimatum pour nous, c’est l’une des dernière cartes que nous sommes en train de jouer, c’est vrai que ça fait peur, mais c’est gentil et mignon ».

Quant à la nature de leur combat, il a déclaré : « Nous sommes dans la construction, nous dénonçons, parce que nous voulons voir les choses meilleures, nous voulons reconstruire une Guinée nouvelle. Que la musique guinéenne puisse toucher cette jeunesse, et que ce genre de musique que nous essayons de promouvoir puisse être embrassé par la nouvelle génération ; afin de revenir avec notre propre musique, reprendre une musique qui nous appartient au même titre que les autres. J’estime que la Guinée n’est pas seulement un scandale géologique, le scandale culturel que détient la Guinée est plus grand que celui géologique ».

Pour la particularité de l’album, Phaduba a estimé que : « Ce n’est pas des rythmes d’ailleurs, ce n’est pas des musiques sur lesquelles tu peux te mettre à danser du coupé-décalé, ni du dombolo… Si tu ne danses pas du yankadi, tu vas danser sur du mamaya ou du doundoumba. La base rythmique, ce sont nos instruments, on n’est pas allé chercher ailleurs, et on a essayé de faire ce que nous savons faire le mieux, c’est-à-dire du rap.

« Nous avons voulu, dans deux genres musicaux, un album mandingue sound et un album rap. Mais vu le marché et vu qu’il y a très longtemps que nous ne sommes pas venus, il faut se fier aux exigences de la tendance ; d’où nous avons décidé de mettre en avant le premier volume de La Traversée ».

A rappeler que la sortie du  premier volume de ce  double album est prévue avant les grandes vacances, et le deuxième à la rentrée des classes. Chose qui promet de faire danser les uns et les autres.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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