Censure

‘‘Quoi que l’on dise, il n’y a aucune velléité de sécession en Guinée…’’, dixit Amadou Damaro Camara

Au cours d’une conférence-débat organisée le week-end dernier, par la structure « Ma Cause », le président du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel, Amadou Damaro Camara, s’est exprimé sur les raisons qui, selon lui, favorisent le communautarisme en république de Guinée. Il a, par la même occasion, invité la jeunesse à faire une prise de conscience, afin de rectifier les erreurs commises, non seulement par l’État, mais aussi par la classe politique qui, pour lui, sont responsables des problèmes sociopolitiques que traverse le pays.

Prenant la parole, l’Honorable Damaro Camara a soutenu que le critérium le plus important en Guinée, c’est la volonté clairement exprimée de vivre ensemble par les composantes des Guinéens. « Quoi que l’on dise, il n’y a aucune velléité de sécession en Guinée, le communautarisme c’est vrai, mais il part de la faiblesse de l’État. Quand l’État est faible ou quand l’État est mort, les ethnies deviennent des points d’ancrage derrière lesquels chacun essaie de se cacher, c’est ça la réalité. Il faut que l’on comprenne que le fondement de notre nation, c’est le seul et unique principe, la volonté de vivre ensemble », a-t-il déclaré.

Plus loin, il pointe également un doigt accusateur sur les politiciens qui, dit-il, par manque de repaire, utilisent les groupes ethniques, parce qu’ils n’ont rien d’autre à proposer pour faire de la politique. Avant d’adresser un hommage particulier aux pères et aux mères de l’indépendance de la Guinée : « A l’indépendance de notre pays, il n’avait que 5 universitaires dont 3 étaient en dehors de la Guinée. Des instituteurs et des moniteurs ont réussi par leurs engagements patriotiques, à obtenir notre indépendance, en utilisant le cadre juridique du colonisateur lui-même, sans tirer un coup de feu… Je me souviens encore, et je suis sûr qu’on ne pourra pas me contredire, que Barry Diwandou et Barry 3 étaient des Peulhs, mais leurs fiefs ce n’était pas le Fouta, c’était plutôt Forécariah, Kankan ; je me souviens encore qu’un Sékou Touré, Malinké de Farana,h a été élu dans Kaloum baga… C’est en fait le message que nos devanciers nous ont laissé. Mais aujourd’hui, ça serait inimaginable qu’on appelle Damaro pour être maire à Labé (rires), celui qui le dira, on va le traiter de malade mental et pourtant ça existait ».

« Comment est-ce qu’avec moins d’universitaires, qu’on ait pu réussir jusqu’à l’indépendance sans guerre et d’aujourd’hui avec des milliers d’universitaires, que j’ose dans ces conditions mettre entre guillemets, qu’on soit dans la rue et qu’on soit en train de se regarder en chien de faïence ? », s’est interrogé le député.

Pour terminer, Amadou Damaro Camara a conseillé : « L’ethnie n’a jamais fait partie de la politique d’urbanisation de la Guinée. Il faut que l’on dépasse cela, c’est nous politiciens, la faute, à vous (jeunes, Ndlr) de vous lever et de manière objective de prendre l’avenir de votre pays, pour que vous puissiez contrôler votre propre devenir ».

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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