Censure

An 48 des pendaisons de 1971/ « Nous réclamons aujourd’hui un rendez-vous avec le président de la République », dixit Fodé Maréga

Pour commémorer le 48ème anniversaire des pendaisons de 1971, l’Association des victimes du camp Boiro (AVCB), l’OGDH, la FIDH et d’autres associations, accompagnées de certains acteurs politiques, ont effectué une marche pacifique à Conakry, ce vendredi 25 janvier 2019.

À travers cette manifestation qui est allée de la devanture du night-club MLS jusqu’au camp Camayenne (ex-camp Boire), en passant par le pont du 8 Novembre, où un dépôt de gerbe de fleurs a été fait, les manifestants ont réclamé justice pour leurs parents qui, selon eux, ont été torturés ou tués par le régime de Sékou Touré.

Fortement mobilisés et vêtus en rouge et noir, les manifestants tenaient une banderole sur laquelle on pouvait voir les images de quelques prisonniers disparus du camp, et portaient également des T-shirts sur lesquels on pouvait lire par exemple « Plus jamais ça ».

Pour Fodé Bocar Maréga, membre de l’AVCB, « depuis 1985, nous avons toujours réclamé ce droit d’inventaire-là, qu’il y a au niveau de ce pays. Et depuis cette date, nous sommes heurtés aux stigmates encore de ce PDG- RDA, qui est resté enfoui dans les entraves de cet état. Nous n’avons pas encore été entendus après maintes tentatives. Nous réclamons ces charniers, là où on peut mettre les stèles, qu’on puisse se recueillir sur les tombes de nos parents. Nous avons fait des consultations nationales, et elles ont permis de faire un rapport. Ce rapport a été validé par toutes les structures qui travaillent pour les droits de l’homme. Nous avons donc fait un séminaire pour avoir un projet de loi. Ce projet de loi, a été validé par nous tous. Ce projet de loi, on l’a déposé chez le Premier ministre et le président de la République. C’est pour cela que nous réclamons aujourd’hui un rendez-vous avec le président de la République, pour pouvoir lui dire exactement que ce projet de loi est sur sa table. Qu’il envoie ce projet au niveau du conseil des ministres, qu’il soit validé. Et qu’il envoie ça au niveau de l’assemblée, que l’on puisse valider pour créer une commission Vérité-Justice-Réconciliation, pour que nous puissions régler le problème une bonne fois pour toutes. Et tourner la page de cette sinistre Guinée ».

Présent à cette manifestation, le leader politique Bah Oury s’est fait entendre : « C’est très important de commémorer la date du 25 janvier 1971. Pour ceux qui ne le savent pas, ce jour-là, quatre hauts personnages illustres de l’État guinéen, Barry 3, Baldé Ousmane, Magassouba Moriba, Kara Soufiane ont été pendus au pont Tombo. C’est très important de commémorer cette tragédie, pour permettre à la génération actuelle et future de se souvenir, de connaître son passé, prendre en compte sa mémoire collective, pour éviter de répéter les mêmes erreurs. C’est une commémoration qui n’est pas dans une dynamique d’esprit de revanche, mais de se rappeler, pour que plus jamais ceci ne se répète encore ».

À noter qu’aucun dérapage n’a été enregistré au cours de cette manifestation, et elle a pris fin par une lecture du saint Coran au camp Camayenne à la mémoire de toutes les victimes du premier régime.

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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