Au cours d’un entretien qu’il a récemment accord à la presse, Jean-Paul Sarr, secrétaire permanent du PUP (Parti de l’Unité et du Progrès), s’est exprimé sur plusieurs sujets touchant à la vie sociopolitique de la Guinée, notamment la prorogation du mandat des députés à l’assemblée nationale par le chef de l’État, mais aussi un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé à la magistrature suprême du pays.
Contrairement à bon nombre d’acteurs politiques de l’opposition, ce ministre de l’Agriculture sous le régime Conté soutient la prorogation du mandat des élus du peuple, car pour lui, il est préférable « qu’il y ait toujours des députés dans le pays, de manière à limiter le pouvoir de l’exécutif ».
« Quand par concours de circonstances inattendu ou par cas de force majeure, il y a tout un ensemble d’éléments qui puissent faire que les délais impartis dans la loi ne soient pas respectés, mais le législateur a prévu quelque chose. Au cas où cela arrivait, il appartient à l’exécutif de prendre un acte de manière à proroger les mandats, sinon il y aura un vide juridique et ce vide juridique sera comblé par la législation par ordonnance du chef de l’État, situation dans laquelle on ne veut pas du tout se retrouver. Parce que quand c’est le chef de l’État qui ordonne, il est libre de prendre toutes les décisions sans se référer à qui que ce soit. Alors, je préfère que le mandat soit prorogé, pour qu’il y ait toujours les députés, de manière à limiter le pouvoir de l’exécutif », a expliqué Jean-Paul Sarr.
Aux députés de certains partis politiques, qui menacent de ne plus siéger à l’assemblée malgré la prorogation de leur mandat, le secrétaire permanent de l’ancien parti au pouvoir conseille : « J’entends des débats, par ci, par là, quand les gens disent « non, nous on ne va pas siéger, mais si tu ne sièges pas, finalement tu donnes libre cours au pouvoir, il va faire passer toutes les lois qu’il veut. Donc, j’appelle les uns et les autres à être des démocrates tout court, comme le président feu général Conté l’a institut. La démocratie, c’est le don de soi et la démocratie n’est jamais une œuvre achevée, c’est un appel à un effort constant ».
Par ailleurs, il estime que : « Si on avait tenu compte de nos lois, pas question de consensus, de ceci ou de cela, on n’en serait pas là puis que tout est défini déjà dans la loi. On devait faire en sorte de respecter ce qui est prescrit dans la loi, mais de protocole d’accord en protocole d’accord, c’est ce qui nous a amenés à cette situation ».
En ce qui concerne une éventuelle tentative d’Alpha Condé de briguer un troisième mandat, l’ancien ministre de l’Agriculture a souligné que : « la chose fondamentale quand nous vivons en société, c’est de respecter nos lois. C’est les lois qui font que nous sommes humanisés, sinon c’est la jungle. Si on ne respecte pas les lois de la république, c’est extrêmement dangereux, le soubassement de la paix, c’est le respect de la loi et que chacun s’y retrouve. Il est inadmissible que ce qui n’est pas dans la loi, qu’on puisse faire des élucubrations d’esprit là-dessus, mais en attendant, ce qui est dans la loi, c’est ce qui doit être respecté.»
Mohamed Soumah pour Guinee7.com