Censure

Protection des moeurs/ L’OPROGEM dans une logique de moralisation de la musique urbaine

Depuis sa dernière chanson, jugée comme une atteinte à la pudeur, l’artiste Djahman auteur du titre “soukoundaye” est dans le collimateur des autorités guinéennes en charge de la protection des mœurs. D’autres artistes comme Takana Zion, Cheka katenin, Django, koudouwaka auraient déjà reçu des convocations dans le même cadre.

Dioubaté Mamady, le manager de Djahman, explique en ces termes le contexte de son audition et de celle de son artiste ce mercredi à la direction de la police judiciaire : “il n’y a pas plus de 2 ou 3 jours, on m’a appelé pour me dire que mon artiste est reproché d’avoir signé un contrat de spectacle avec une structure et qu’il n’a pas respecté les délais, et donc que si je reconnais être le manager de l’artiste, de me présenter à la gendarmerie, sans aucune plainte ni rien. J’ai demandé à mon artiste qui a dit qu’il n’a rien fait avec quelqu’un.”

Il a ensuite poursuivi sa narration en faisant savoir que : “le lendemain je suis venu au rendez-vous à la gendarmerie de Dixinn, qu’on appelle la brigade de lutte contre la piraterie, pour les écouter et ils m’ont dit qu’en réalité ce n’était pas par rapport à la plainte d’une structure, mais c’était par rapport à son dernier single (dernière chanson de Djahman) qui a été propagé sur les plateformes digitales, en disant que cette musique aurait des contenus qui portent atteinte à la dignité de la femme et des hommes. Ils m’ont dit d’appeler mon artiste, je l’ai appelé puisque c’est nous qui avons fait le son, même s’il a été propagé sur Whatsapp et s’est retrouvé sur YouTube, nous devons avoir le courage de l’assumer, parce que l’œuvre vient de mon artiste. Djahman est venu, il a été entendu, il a été gardé pour quelques temps ; ce matin (mercredi 13 février 2019), on est venu à la DPJ qui a en son sein une police des mœurs qui travaille avec la brigade de lutte contre la piraterie en collaboration avec le BGDA (bureau guinéen des droits d’auteur, dont le directeur était même là. Il a dit à mon artiste qu’il souhaiterait que prochainement, qu’il revoit sa façon de chanter, puisqu’eux ont le rôle d’alerter : « sinon la population mécontente peut réagir autrement, donc nous sommes là, pas pour l’insulter ou le mettre en prison, mais lui dire de changer un peu. » a expliqué de façon détaillée le manager de l’artiste.

Il a aussi souligné que dans le même cadre, plusieurs artistes comme Takana Zion, Cheka katenin, Django, koudouwaka auraient déjà reçu des convocations.

Avant de conclure en estimant que : « nous attendons que l’entretien finisse, le soir là Inch’Allah mon artiste va regagner son domicile. »

Nous y reviendrons !

 

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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