Précédemment renvoyé pour le paiement de l’amende et pour des réquisitions et plaidoiries, les accusés Paul Moussa Diawara et Inza Bayo de l’Office guinéenne de publicité (OGP) ont comparu, lundi, devant le juge, au tribunal de première instance de Kaloum, pour détournement de deniers publics et complicités.
Après plus d’une demi-journée à attendre dans le tribunal de première instance de Kaloum, les accusés Paul Moussa Diawara et Inza Bayo ont, une nouvelle fois, été présentés, devant le juge, pour détournement de deniers publics et de complicités, dont la procédure a été délivrée par une requête de l’Etat guinéen représenté par l’Agent judiciaire de l’État.
À l’ouverture de cette audience, rappelant le bon nombre de renvois de ce dossier depuis neuf mois, pour la présentation des pièces justificatives de la part de la défense, la partie civile a tenu les faits reprochés à ces deux prévenus, notamment les redevances payées par les opérateurs de téléphonie mobile, dont sur le paiement de plus de 13 milliards, seuls quelques 600 millions ont été versés au compte de l’OGP. À cela s’ajoutent les nombreux voyages fictifs à l’extérieur, pour des formations, dont les frais s’élèvent à 17.610.735.000 de francs guinéens, en 2014.
Toujours selon la partie civile, plusieurs pratiques étaient mises en place à l’OGP, pour permettre aux deux accusés de faire des détournements, notamment la coalition entre l’OGP et un cabinet d’impression nommé « Horizon international », dont les services ont été facturés à plus de 4 milliards de francs guinéens.
Après les documents présentés par la partie civile, il est ressorti que Paul Moussa Diawara et Inza Bayo doivent à l’Etat guinéen 42.115.760.020 de franc guinéens, et 10.528.940.005 de francs guinéens comme dommages et intérêts.
Quand au procureur, il a demandé à la cour une condamnation allant de 5 à 10 ans de prison pour chacun, et la saisie de leurs biens, puisque rien n’a pour le moment été remboursé à l’Etat, et qu’en cas de condamnation, les prévenus n’auront pas droit au sursis.
De son côté, par contre, la défense avance que les montants divulgués sont imaginaires, et sont utilisés pour ternir l’image de ses clients, et elle a demandé une contre-expertise du dossier. Pour Me Salif Béavogui, c’est « le travail bien fait de son client (Paul Moussa Diawara, Ndlr), par la mobilisation des ressources à travers les opérateurs de téléphonie mobile, qui est mis en cause, et qui a été poursuivi pour ses intentions politiques ». Plus loin, dans cette audience, Me Salif Béavogui affirme que la cas Paul Moussa Diawara n’a été qu’un acharnement pour le dégommer, et qu’il n’a pas eu un procès juste et équitable, c’est pourquoi il sollicite le renvoi du dossier pour des fins de la poursuite.
Après plus de deux heures de débats, le juge Ibrahima Kabèlè Bangoura a renvoyé le procès le 1er avril prochain, pour la délibération.
Fatoumata Kaba pour Guinee7. Com