Censure

Affaire ministre Kiridi Vs Kalla/ La demande de comparution de Tidiane Diallo refusée

Après la fixation de la caution et les débats, le procès opposant le journaliste Almamy Kalla Conté, poursuivi pour diffamation par voie de presse par le ministre d’État, secrétaire général à la présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura,  s’est poursuivi, ce lundi, au tribunal de première instance de Mafanco, pour les réquisitions et plaidoiries.

Dès le début de cette troisième journée de procès, le tribunal a rejeté la demande de comparution de Ahmed Cheikh Tidiane Diallo, conseiller en communication de Kiridi Bangoura, formulée par la défense lors des débats comme preuve de l’innocence de Kalla.

Au cours de ce procès, la partie civile, dans sa plaidoirie, a affirmé que l’homme qui poursuit aujourd’hui Kalla est un démocrate, et que la liberté de presse est constitutionnelle, mais cela ne saurait donner à Almamy Kalla Conté le droit de tout se permettre.

Plus loin, Me Ousmane Simakan stipule que l’affirmation selon laquelle le ministre a détourné 11 milliards, est une rhétorique utilisée par Kalla, dans sa logique de salir Kiridi Bangoura.

La partie civile, dans sa réquisition, a condamné le payement d’un franc symbolique, et réclamé la publication  des frais et dépenses à la charge de l’accusé, Almamy Kalla Conté.

Quant au procureur, il demande une  condamnation du journaliste au payement de 3 millions FG d’amende, et de recevoir la constitution de la partie civile de Kiridi Bangoura.

Du côté de la défense, malgré le rejet de leur demande pour la comparution de Tidiane Diallo, Me Salif Béavogui estime que le tribunal a refusé qu’il apporte la preuve : « Conformément à la disposition de la loi sur la liberté de la presse, nous avons demandé au tribunal d’accepter que ce procès soit un procès juste et équitable, dans lequel le droit de la défense est garanti. Mais très malheureusement, en dépit du fait  que nous avons offert au tribunal, de rapporter la preuve  que Mr Almamy Kalla Conté n’est pas l’auteur de cette information portant sur le détournement de 11 milliards présumés pour lequel on lui attribue la paternité, le tribunal a systématiquement refusé qu’on apporte le témoignage ».

Me Salif Béavogui ne compte pas rester les bras croisés, et compte porter l’affaire devant la cour d’appel : « Je suis très triste, c’est pourquoi nous avons plaidé non coupable,  nous avons constaté que nous avons en face un fort et un faible. Nous avons constaté que malheureusement la justice a refusé qu’on apporte la preuve qu’il n’est pas l’auteur de cette information, dont il n’a fait qu’un compte rendu ; nous avions compris que nous sommes dans un procès expéditif et punitif, donc nous donnons rendez-vous à la cour d’appel, parce que là au moins, nous avons la chance d’avoir des magistrats compétents et intègres au niveau de la cour d’appel, qui ne conjuguent pas avec l’injustice. Nous pensons que devant ces magistrats de la cour d’appel,  nous pourrons obtenir la bonne application du droit. Mais à ce stade-là, nous n’avons aucun espoir (sic)». L’avocat estime que c’est un procès qui oppose un fort à un faible, et plaide par la même occasion non coupable et exige la relaxe.

Pour finir ce procès, le tribunal a mis l’affaire en délibéré, pour rendre sa décision le jeudi 21 mars.

Fatoumata Kaba pour Guinee7. Com

 

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