Censure

La langue française se débat dans ‘‘un monde de plus en plus technicien et désincarné’’ (le discours de Bachir Tamsir Niane, professeur de lettres)

A l’occasion de la célébration de la 49ème Journée Internationale de la Francophonie, une cérémonie a eu lieu, le mercredi 20 mars 2019, au Centre culturel franco-guinéen (CCFG), organisée par le ministère des Affaires étrangères, avec le concours de l’ambassade de France et la participation du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation. Plusieurs allocutions ont été prononcées à cette occasion. Voici celle de Bachir Tamsir Niane, professeur de lettres à l’université de Sonfonia et vice-président de l’Association guinéenne des professeurs de français.

«La célébration de  la journée internationale de la Francophonie me donne l’agréable honneur de m’adresser à cette auguste assemblée. Nous sommes tous en effet réunis ici dans ce lieu plein de symboles qu’est le Centre Culturel Franco Guinéen, pour honorer une langue que nous avons en partage et qui apparaît comme un pont, une passerelle entre la France et la Guinée, vous aurez compris que je fais ici allusion à la langue Française, dont le Président Senghor disait qu’elle était, je cite : « une langue de gentillesse ».

Cette journée internationale qui lui est consacrée à travers le monde, souligne encore une fois toute l’influence reconnue à la langue Française dans un monde de plus en plus technicien et désincarné. Depuis les indépendances, à l’instar de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, la Guinée a fait du Français sa langue officielle. Le Français est notre langue de travail, c’est la langue de l’administration, c’est la langue de l’instruction publique, de la maternelle à l’université. Pour autant, sa maitrise se révèle  ardue et beaucoup d’apprenants de tous les niveaux échouent devant les pièges et les difficultés de la langue de Molière. Constatant cette situation, de grands pédagogues prirent la décision de créer une association regroupant les professeurs de Français de Guinée. Rendons à César ce qui lui revient, c’est le Professeur Amadou Tidiane Traoré qui a créé l’Association Guinéenne des Professeurs de Français en 2015, et qui l’a fait adhérer à la Fédération Internationale des Professeurs de Français dont elle est un membre actif.

J’ai le redoutable honneur d’être le Vice-Président de cette association. En l’absence de Monsieur Traoré en déplacement, je vous délivre ce message. Nous sommes heureux de saisir cette opportunité qui nous est offerte pour parler de nos activités, lors de la journée célébrant notre langue.

L’AGPF est une jeune association qui regroupe en son sein des enseignants de français du niveau secondaire et universitaire. Le plus grand nombre de ses membres provient de l’ordre secondaire. De sa création à nos jours, l’AGPF a participé à certaines activités tant nationales qu’internationales. Elle a ainsi pris part en 2016 au séminaire de formation des cadres associatifs de la FIPF à Dakar. En 2018, Elle a été représentée lors du séminaire de formation à Nice en France, organisée par l’ONG Francophonia. Sur le plan local, nous avons travaillé avec des écoles telles que le Collège Hadja Aicha Bah de Yimbaya, ou nous avons procédé à une évaluation pour les élèves des classes de 10éme années. Dans le cadre de la Francophonie, nous déroulons cette année une nouvelle activité dont nous sommes heureux de parler ici.

Il s’agit d’une compétition scolaire intercommunale qui a réuni environ une vingtaine d’établissements dans la ville de Conakry. La compétition s’est faite le samedi 16 mars de façon simultanée dans toutes les cinq communes de Conakry. 51 candidats provenant des écoles de toutes ces communes se sont affrontés. La compétition tournait autour de la dictée suivie de question pour les collégiens et de la dissertation pour les classes de terminales sciences sociales. Sur le total de 51 candidats, 40 ont été déclarés admis pour le second tour. Nous allons tenir la seconde étape le samedi 24 mars au niveau du Campus Numérique Francophone de Conakry, qui est un partenaire efficace de l’AGPF. Cette phase qui concerne 40 candidats, nous permettra de ne retenir que 25 qui seront admis à venir concourir ici dans ces lieux, au Centre Culturel Franco Guinéen dans une sorte de finale, que nous souhaitons comme une apothéose. Nous tenons à remercier particulièrement Monsieur Nicolas Doyard, le Directeur du Centre qui nous donna son accord, dès que nous nous en ouvrîmes à lui. Nous comptons retenir les 06 meilleurs candidats (03 collégiens et 03 lycéens) à qui nous remettrons des prix. La date de cette finale est encore fluctuante, mais il se pourrait bien qu’elle ait lieu entre le 08 et 10 avril pour nous laisser le temps de bien organiser les choses.

C’est pour l’AGPF la première activité de grande importance pour 2019. Depuis sa naissance, notre association n’a jamais bénéficié d’aucune aide, ni de l’Etat, ni des partenaires. Nous avons toujours travaillé sur fonds propres, avec la bonne volonté des membres. C’est pour nous une très grande joie de remercier ici publiquement le Directeur des Editions Harmattan Monsieur Sansy Kaba, qui nous a récemment offert un très grand lot de livres. Au nom de l’AGPF, soyez ici remercié Monsieur Kaba. Nous espérons faire entendre notre message du haut de cette  tribune pour la bonne organisation de la première édition de notre compétition scolaire intercommunale. Il est possible de se former, d’apprendre en jouant. Nous voyons à quel point cette compétition a suscité de l’engouement dans la jeunesse, mais aussi dans le monde de l’éducation (DCE, Directeurs d’écoles, parents d’élèves). A tous, nous tendons la main de la collaboration. Nous comptons faire tout pour réussir cette première édition qui est un ballon test.

Nous savons déjà Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France, que votre appui nous est acquis. Nous le déduisons à la grande sollicitude et au respect dont nous entourent vos principaux collaborateurs.

Concluons ce petit speech, excusez moi, ce petit discours, en remerciant toutes les bonnes volontés qui nous ont accompagnées jusque-là, en espérant qu’elles seront suivies par d’autres encore plus nombreuses. Vive la langue Française ! Vive l’AGPF !

Je vous remercie »

Bachir Tamsir Niane

Vice-Président AGPF

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