Le Pr Lalya Bah vient de publier aux Editions universitaires européennes un important ouvrage qui traite des différentes réformes opérées en Guinée depuis l’accession du pays à l’indépendance. Cet historien est un grand spécialiste des questions éducatives et particulièrement sur la Guinée, dont il est un des meilleurs spécialistes en la matière.
Au moment où le système éducatif guinéen semble se chercher avec la série de crises qui ont perturbé son cours normal ces derniers mois, cet ouvrage vient à point nommé, pour aider à comprendre encore mieux la marche chaotique de l’Ecole guinéenne.
(Résumé du livre)
L’éducation guinéenne se caractérise par un grand nombre de réformes adossées à la politique et qui se répartissent en 4 phases: la restructuration (1958-1961); la récupération politique de l’éducation (1961-1968), la Révolution Culturelle Socialiste (1968-1977) et le retour aux modèles occidentaux (1977-1985). Ce mouvement pendulaire, reflète une recherche d’une troisième voie entre orthodoxie, révolution et retour aux modèles introduits depuis la colonisation. En Guinée, l’éducation a été utilisée pour gagner du temps en périodes de crise, contrôler des opposants politiques, bâtir des coalitions autour des programmes du parti unique, contrôler l’activisme estudiantin et réagir à des évènements politiques internationaux majeurs. Les séquelles de ces reformes persistent aujourd’hui. Ce détournement de l’éducation de ses objectifs proprement pédagogiques a eu des effets positifs et négatifs que la présente étude analyse pour contribuer à la théorie et à la pratique des réformes éducatives dans les pays émergeants ou en développement.
Ancien Coordinateur du Groupe de travail de l’ADEA sur l’éducation non formelle (GTENF), Ibrahima Bah-Lalya est un spécialiste chevronné principalement en matière d’éducation, qui a participé à l’élaboration de politiques majeures en matière d’éducation en Afrique subsaharienne. Il a contribué à la préparation d’événements internationaux importants. Il jouit d’une vaste formation universitaire, étant donné qu’il a été professeur à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry pendant 15 ans. Lalya-Bah a également fourni des services de consultant à des organisations internationales de renom accordant un intérêt particulier à l’éducation. Depuis 2012 jusqu’en 2017, il a coordonné le Groupe de travail de l’ADEA sur l’éducation non formelle, basé au Burkina Faso.