Face à un parterre d’hommes de médias, ce mardi, à l’occasion de la présentation du nouveau bureau de l’AGEPI (Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante) à la Haute Autorité de la Communication (HAC), Madame Martine Condé, première responsable de ladite institution, a fait des révélations sur les négociations qui ont abouti à la libération du journaliste Lansana Camara, récemment mis en mandat de dépôt pour diffamation, suite à un article qu’il a publié contre un ministre.
Au prima bord, la présidente de la HAC a souligné que l’erreur monumentale faite par notre confrère, c’est le fait de ne pas avertir l’institution régulatrice des médias en Guinée, dès sa convocation à la DPJ (Direction de la Police Judiciaire).
ce que la presse ne savait pas, votre collègue avait déjà avoué qu’il n’a pas recoupé l’information
« Quand il (Lansana Camara) s’est retrouvé à la DPJ, il ne nous a jamais appelé, même son association n’était pas au courant, parce qu’il avait dans sa tête, le mot dépénalisation. Du coup, il est passé devant un juge et il est resté là-bas jusqu’à ce que le juge déclare un mandat de dépôt contre lui et il n’avait pas prévenu, c’est ce qui s’est passé (…). En général, quand la HAC est bien informée, nous nous sentons responsables et au plus haut niveau nous pouvons parler, parce que nous sommes une institution », a-t-elle fait entendre.
Selon Martine Condé, « pendant que les journalistes tenaient leur marche de la colère, mon collège et moi étions en train de marcher de l’autre côté, pour dire ʺrelâcher le et après on verra la suiteʺ. Mais ce que la presse ne savait pas, votre collègue (Lansana Camara, Ndlr) avait déjà avoué qu’il n’a pas recoupé l’information, une très mauvaise image pour la presse (…). Ce n’est pas la marche de la colère qui a fait sortir Lansana de sa garde à vue ».
si ton casier judiciaire est sali, on te retire ta carte de presse si tu en as
Parlant de la dépénalisation des délits de presse dont, dit-elle, tous les journalistes guinéens ont en tête en ce moment, la patronne de la HAC a précisé qu’ « elle (la dépénalisation) ne s’applique que quand on t’a jugé et condamné à 5 ans ou 10 ans, là le juge ne peut t’envoyer en prison, parce qu’il y a des amendes qui sont prévues dans la loi, c’est ce qu’on applique ».
Pour terminer, Mme Martine Condé a lancé : « maintenant que tout le monde sache, il faut tout faire pour ne pas être condamné et avant ça, il faut toujours prévenir la HAC. Parce que si ton casier judiciaire est sali, nous à la HAC, nous regardons ton casier et on te retire ta carte de presse si tu en as ».
Mohamed Soumah pour Guinee7.com