C’est un symbole fort de la démocratie populaire. Le référendum est un outil démocratique de consultation citoyenne sans intermédiaire.
C’est une possibilité offerte à un peuple d’exprimer une position sur un sujet qui lui est soumis concernant une mesure qu’un pouvoir souhaiterait prendre. Par un OUI ou par un NON.
Mais au fil du temps, avec la volonté des autorités de construire des pouvoirs divins, le référendum a été vidé de sa quintessence. On parle désormais de plébiscite.
Si le référendum porte essentiellement sur le corps (texte), le plébiscite quant à lui vise l’esprit. C’est-à-dire, la légitimation d’un pouvoir à la soviétique. La chasse de la majorité écrasante pour justifier l’adhésion populaire sur le sujet proposé par l’autorité. En d’autres termes, c’est la guerre de l’opinion et des chiffres. ‘’C’est l’expression du peuple souverain dans sa majorité écrasante avec un score sans appel’’.
En Guinée, le référendum a toujours été un plébiscite. C’est un instrument au service des pouvoirs pour asseoir leur suprématie et leur pérennité avec des suffrages favorablement exprimés qui bloquent le compteur. Le référendum constitutionnel du 11 Novembre 2001 aux conséquences dramatiques en est un exemple. Malgré l’appel au boycott fait par le FRAD ( front républicain pour l’alternance démocratique) , le pouvoir guinéen d’alors bien étant mourant et sans autorité, avec le Oui l’a largement remporté. C’est ainsi dire qu’une élection est un pain bénit pour le pouvoir. Le NON comme par hasard, ne sort jamais des urnes. Tout se transforme en OUI et par la magie des urnes, personne ne vote NON.
Alors que l’article 152 de notre constitution offre le plein droit au Président de la République de proposer un référendum, le boycott serait une bêtise politique et l’empêcher serait un exploit collectif qui aura pour conséquence directe, l’alternance démocratique en 2020.
Face au dilemme dans lequel restent plongés les partisans du NON au référendum annoncé, le pouvoir lui peut compter sur la passivité du peuple. Car, qui ne dit rien consent !
Dans le débat actuel, ouvert, le grand absent est bien entendu le peuple.
Un référendum constitutionnel qui caresse le plébiscite est un danger et un coup de frein pour toute démocratie. C’est la mort de la République et la descente aux enfers. Entre instabilité et isolement avec des restrictions de tout genre, le pays vivra encore longtemps sur des braises.
La balle est dans le camp du peuple. Continuité ou rupture ? Il a son destin en main.
Victoire au peuple, gloire au peuple !
Wassalam !
Par Habib Marouane Camara Journaliste et Analyste