L’intérêt du peuple de Guinée pour la vie de la Nation a pris une proportion intéressante. Les guinéens dans la diversité des divergences d’opinions causent, discutent, débattent et s’expriment curieusement.
C’est vrai que des clubs de : « Si ce n’est notre tour c’est notre retour » font légions dans la cité, mais l’ambiance frénétique dans laquelle les choses se disent, se font et se défont est d’un extraordinaire engagement.
Ainsi, le chemin vers la maturité qui se dessine sur celui de la démocratie témoigne d’une sensibilité particulière. L’euphorie est de mise partout !
Le respect néanmoins de l’autre et ses idées, mêmes non partagées par soi, avance à pas lents mais s’impose sans retour à l’inquiétude du contraire. Les acquis de la République se conservent par les voix hurleuses de l’espoir. Ces voix qui s’imposent par une garantie de liberté de la parole et de l’opinion d’une Troisième République réceptive de ce pan constructeur du soubassement de la Démocratie. Et des bêtises par leurs droits s’invitent bien évidemment. Mais la Société guinéenne dans son ensemble « gère », y compris les frustrations assourdissantes des plaignants. Et la Guinée mûrie par la Démocratie !
Les touristes de la colère ne décolèrent et chantent bien des chansons, légitimes par endroit et d’égarement par d’autre. Ils rejoignent le club des victimaires et dansent avec eux sur la même scène. Et l’expression se diversifie et enrichit nos plats paroliers. Et dans leur dégustation nous disons vive cette richesse et vive le débat dans le respect de cette richesse que nous pouvons qualifier sans risque de nous tromper de « démocratique ».
Cette beauté démocratique sans victime humaine, qui depuis quelques temps fait primer l’humour et la retenue sur la violence et la victimisation est une fierté guinéenne. En faire une culture dans l’avancement de notre société démocratique est un devoir citoyen.
Le débat alors dans son sens propre doit se poser et servir de levier, sur ce terreau guinéen devenu fertile à la Démocratie, à une inspiration qui dans la divergence des opinions feront jaillir des solutions aux défis de l’avenir.
Cependant, la prudence politique nous invite à une lucidité exemplaire dont l’effectivité nous conduira à une éthique politique par la refondation idéologique et organisationnelle de nos appareils de conquête du pouvoir. Lesquels manquent d’énormes notions transculturelles inscrites à l’École de la République.
La volonté de musellement d’où qu’elle vienne doit ainsi céder la place aux actions concrètes pour la défense de la Démocratie dans sa version émanation et légitimité populaire. Le respect de cette majorité du peuple dans sa volonté et la créativité de l’élite dans la satisfaction de cette volonté doivent être de pensées permanentes qui nous hantent et nous poussent vers la paix cultivée, la justice et l’Etat de droit; qui ont été sur notre chemin jusque-là peu tortueux, des vecteurs de notre vivre ensemble dans la Troisième République.
L’espoir d’une Nation fière de ses valeurs dont les enfants se sont résolument engagés dans l’épanouissement est gardé et entretenu par la majorité populaire, silencieuse fut-elle. Cet espoir doit vivre et survivre aux tempêtes annoncées sans lendemain par quelques énervés qui par leur droit respecté se déchaînent légitimement.
Force à cet espoir patriotique d’une République de Guinée meilleure par la maturité de ses enfants et celle de leur chemin atypique sur la voie de la Démocratie et de la paix durables.
A la Jeunesse guinéenne de se projeter dans le monde dans lequel elle aimerait vivre comme actrice des réformes de demain. S’interroger, s’intéresser, s’impliquer et s’imposer comme force de propositions par des idées novatrices et protectrices pour l’Avenir qui lui appartient incontestablement.
Pour une Guinée rétrograde de « Amoulanfé » qui refuse les perpétuelles mutations inhérentes à la vie de toute Nation, qui se moque du dépassement et condamne la société à la jalousie morbide, il est préférable une Guinée nouvelle « Alanmanè », tournée dans la poursuite de la réalisation de nos idéaux pour un destin plus grand. Alanmanè yati ! yaati !
Je vous salue.
Mohamed Lamine KEITA
Président du Mouvement
JEUNESSE RÉPUBLICAINE