Invité, ce mercredi, dans l’émission les Grandes Gueules de la radio Espace FM, l’homme politique Bah Oury, a donné son avis sur le bras de fer qui oppose depuis un certain temps les magistrats guinéens au président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, l’honorable Damaro Camara.
Interpellé, le leader de l’UFDG-Renouveau a rappelé que « si on considère qu’un magistrat ne fait pas correctement son travail et qu’on est investi d’une autorité publique comme parlementaire, il faut recourir au conseil supérieur de la magistrature, pour que ce dernier puisse être devant ses paires et être jugé. Ça c’est la démarche la plus productive, qui permettrait d’obliger les magistrats en conformité à tout moment et en toutes circonstances avec le droit. Mais je crois que ça n’a pas été fait ».
Plus loin, il estime que : « lorsque vous êtes investi de cette autorité (parlementaire Ndlr) publique et que vous remettez en cause de manière publique des autorités qui sont chargées de gérer la justice, vous créez, sans vous en rendre compte, une attitude qui peut amener à une certaine forme d’ingouvernabilité du pays. Parce que si c’est le droit qui prime et que les magistrats sont sensés assumer cela, s’ils ont perdu la légitimité de par l’action des responsables politiques de premier rang et qui sont de surcroît des députés, il va de soi qu’une action judiciaire ne pourra pas prospérer ».
Après avoir souligné qu’en Guinée il y a des personnes qui ne font pas correctement leur travail et ce à tous les niveaux, Bah Oury à par ailleurs précisé ceci: « Lorsqu’un député qui se respecte et il y a une action qui le concerne, pour demander la levée de son immunité parlementaire et qu’il estime en âme et conscience qu’il ne se reproche de rien, c’est lui-même qui doit demander au président de l’assemblée de lever son immunité pour permettre à la justice de faire correctement son travail ».
« C’est pour dire encore une fois, poursuit-il, que dans ce pays il faut arrêter de se cacher derrière notre statut, pour avoir une certaine forme d’impunité » a-t-il conclu.
À rappeler que la demande faite par l’association des magistrats de Guinée auprès de l’assemblée nationale pour la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable Damaro Camara a récemment été rejetée.
Mohamed Soumah pour Guinee7.com