La préfecture de Kérouané, située en Haute Guinée, est une préfecture qui n’a jamais connu un centimètre de bitume. Pour relever ce défi, le gouvernement guinéen a octroyé 8 km de goudron, arrondis à 10 km. Les travaux de bitumage ont été lancés en décembre dernier par le président Alpha Condé.
Cinq mois après, le constat sur le terrain est amer. Ce jeudi 16 mai 2019, le ministère des Travaux publics, qui est le maître d’ouvrage a dépêché une commission de contrôle sur le terrain. Cette mission est dirigée par le ministre Moustapha Naité en personne.
Thierno Mamadou Diallo, conducteur des travaux du pont de Kérouané, à Milo, revient sur ce qui a été fait depuis le lancement des travaux: « C’est un pont de 85m. Depuis la pose de la première pierre par le président de la République, Sintram a eu la charge de ce travail. A l’heure où nous sommes, l’état d’avancement est de 8,75%. On a fini de faire le ferraillage des deux piles. On est en train de faire la centrale à béton. Elle est à 85%. Les plateformes où on doit faire le forage des pieux sont finies au niveau de la rive droite. L’entreprise est prête à faire le démarrage effectif des travaux ».
Un bilan qui est loin de satisfaire le ministre des Travaux publics. « Le pont a démarré ; c’est vrai, avec une lenteur de près de 8%. C’est une des raisons d’ailleurs pour laquelle nous sortons pour le constat sur le terrain. Je dois dire que nous n’avons pas été satisfaits de l’évolution du travail à Kérouané. L’entreprise reste mobilisée, elle a promis de redoubler d’efforts pour être dans le délai contractuel qui est le 31 décembre 2019. Nous allons envoyer une nouvelle mission d’ici la fin de ce mois, pour voir si les équipements sont arrivés finalement, notamment la foreuse qui nécessite pour faire les pieux par rapport au pont de 85m qui doit être réalisé », a expliqué Moustapha Naité.
Selon Thierno Mamadou Diallo, conducteur des travaux du pont, « ce retard est dû à beaucoup de facteurs, notamment le déguerpissement, parce que sur l’emprise de la route d’accès au pont, il y a des bâtiments à déguerpir. Donc, il fallait gérer cette situation qui a mis beaucoup de retard pour ces travaux, et il y a aussi la pluie de l’année dernière. En quelque sorte, ce sont ces facteurs-là qui ont empêché l’avancement des travaux », s’est-il justifié, avant de s’engager : « Nous comptons pouvoir respecter le délai contractuel ; car à l’heure où nous sommes, la mobilisation matérielle et humaine est effective. La foreuse qui est l’élément principal de ce projet doit arriver ce soir, et dans la semaine qui suit, nous allons commencer le forage des pieux ».
Sur la voirie urbaine de la commune, où pratiquement rien n’est visible sur le terrain, le ministre Moustapha Naité explique que : « Nous sommes en train de réévaluer, pour voir comment reprendre après la saison des pluies la voirie de Kérouané. Vous l’aurez constaté, il y a des travaux d’assainissement qui ont été réalisés depuis 2011. Ça n’a pas suivi, parce que justement il y a cette négociation qui va se faire pour passer de 8km à 10km et aussi les modalités de paiement que nous devons pouvoir respecter ».
Bhoye Barry envoyé spécial pour guinee7.com
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