Comme à chaque saison hivernale depuis plusieurs années, les eaux de pluie à l’aide d’ordures font des victimes en République de Guinée. C’est le cas du quartier Dabomdy 3 (Serem), où les eaux ont fait, selon les témoins, 3 morts et 2 portés disparus, suite à la pluie qui s’est abattue sur Conakry dans la nuit de ce vendredi 17 mai.
Les ordures drainées par les eaux de pluie ont cassé plusieurs habitations dans ce quartier de la haute banlieue de la Capitale guinéenne aux environs de 1h du matin.
Mohamed Sylla a vu sa maison cassée par les ordures. Il revient sur ce drame : « c’est mon enfant qui est venu me réveiller en disant papa l’eau est rentrée dans la maison, je me suis levé pour venir dire à ma femme d’aller prendre les enfants dans l’autre chambre. Du coup, l’eau a cassé le mur qui était entre nous. Donc, je ne pouvais plus passer pour les sauver. Je voyais maintenant les enfants partir dans l’eau. 4 de mes enfants et deux (2) de mon voisin. Ce matin on a retrouvé d’abord deux qui sont déjà transportés par les sapeurs-pompiers. il reste deux pour moi et deux pour mon voisin qui ne sont pas encore retrouvés. Il n’y avait pas aussi le courant dans le quartier »
Pour cet autre témoin que nous avons interrogé, ce drame a été aggravé par les tensions dans le quartier, suite à une manifestation contre le délestage du courant. « Parmi les quatre morts, c’est un seul que les eaux ont emporté, tous les autres sont morts dans la maison. Donc s’il n’y avait pas des coups de feu des policiers, personne n’allait mourrir, les jeunes allaient sauver les gens. Quelques jeunes sont derrière la maison, ils ont cassée le mur et ont fait sortir quelques personnes. Mais de l’autre côté ces jeunes ne pensaient pas qu’il y avait des personnes à l’intérieur, donc les ordures ont cassé cette partie et le mur est tombé sur le lit. Celui qui a été emporté par les eaux était déjà debout ».
Suite à ce drame, les riverains, en plus des barrages qu’ils avaient érigés lors de la manifestation hier, sont encore entrain de mettre des ordures sur la chaussée.
Mohamed Soumah pour Guinee7.com