Censure

Sidya Touré : ‘‘C’est Alpha Condé lui-même qui a dit ici… que s’il y a référendum, c’est qu’il y a troisième mandat’’

Ne daignant pas se limiter, à la déclaration rendue publique, ce lundi par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), pour réagir aux ambitions dernièrement affichées par le Parti au pouvoir dans le but de doter la Guinée d’une nouvelle constitution, le leader de l’UFR (Union des Forces Républicaines) Sidya Touré a profité de la présence des hommes de médias, pour en rajouter une couche, tout en fustigeant une fois de plus l’actuel gouvernement.

« Il nous appartient de réagir par rapport aux velléités que nous avons observées ces derniers temps, nous sommes opposés à l’idée d’un troisième mandat, d’un quatrième ou d’un énième mandat pour Alpha Condé. Ils disent ʺon n’a jamais parlé d’un troisième mandat, nous parlons de référendumʺ, c’est Alpha Condé lui-même qui a dit ici aux journalistes sénégalais, que s’il y a référendum, c’est qu’il y a troisième mandat, c’est lui qui l’a dit, ce n’est pas nous. C’est un débat qui ne nous intéresse pas », a déclaré l’ancien Premier ministre.

Avant de poursuivre : « ces derniers jours, vous avez été témoins dans les quartiers comme Dabondy et autres, du désarroi de nos populations, je ne sais pas combien d’enfants ont perdu la vie par l’incapacité, l’incurie d’un gouvernement qui ne sait même pas où il va. Vous avez vu ces derniers jours, il n’y a pas un quartier où les enfants n’ont pas allumé les ordures pour protester contre le manque d’électricité et surtout l’insalubrité à tous les niveaux. »

Selon Sidya, « le Fonds monétaire international vient de délivrer un message à notre pays, ça fait 40 ans que je travaille avec ces institutions, je n’ai jamais vu un document d’une telle sévérité qui vous indique clairement comme étant des voleurs, ce n’est pas nous, c’est le Fonds qui l’a écrit ».

Par ailleurs, Sidya Touré estime que quand on est dans un système comme ça, « on ne vient pas s’arrêter devant les gens pour dire, oui, il faut me laisser ici jusqu’à ce que je meurs. Nous n’accepterons pas cela. Le moment venu, les Guinéens seront en face de ceux qui pensent qu’ils sont capables de faire en sorte que 12 millions de Guinéens vivent permanemment dans la misère pour simplement sauver un individu ».

PS : voici ce qu’Alpha Condé avait dit à la presse sénégalaise

« Mais s’il y a une nouvelle Constitution, il n’y a pas de troisième mandat. S’il y a modification de la constitution, il y a troisième mandat, mais s’il y a une nouvelle Constitution, il n’y a pas de troisième mandat ou pas. Juridiquement, s’il y a une nouvelle Constitution (…) La France est à la cinquième république. Est-ce que quand on est passé de la quatrième à la cinquième république, il y a eu le problème de mandat ? C’est une nouvelle république, c’est tout. Mais moi je pense que pour le moment le débat est ouvert et le débat doit être libre. On ne peut empêcher quelqu’un d’avoir le débat. Chacun est libre de défendre sa position mais en dernière analyse, il reviendra au peuple de Guinée de trancher ».

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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