C’est dans le centre de formation hébergé par la Banque centrale de la république de Guinée (BCRG), que s’est déroulé, ce vendredi 31 mai, un atelier de présentation « des perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne : reprise dans un contexte de grande incertitude », animé par le représentant résident du Fonds monétaire internationale (FMI), Jose Sulemane.
Co initié par la Banque centrale et le FMI, cet atelier de restitution a connu la présence du gouverneur de ladite banque, Loucény Nabé, du ministre de l’Economie et des Finances, Mamady Camara, de Dr Djéné Keita, en charge du département de la Coopération, et du ministre du Budget, Ismaël Dioubaté.
Durant cette session qui a pris plus d’une heure, le représentant résident du FMI en Guinée, José Sulemane, a exposé devant une assemblée cosmopolite, composée d’acteurs de la société civile, d’économistes, d’enseignants et d’étudiants, les résultats issus d’une étude portant sur la situation économique des pays de l’Afrique subsaharienne, à travers trois thèmes : la situation économique de l’Afrique subsaharienne ; les conséquences des conflits sur cette économie et la zone de la libre échange continentale.
Invité à titre de panélistes, des hauts cadres tels que Dr Bano Barry, conseiller du président de la République sur les questions de l’enseignement supérieur, Guy Laurent Fondjo, directeur général de la First Afriland Bank et Safiatou Diallo, cheffe de cabinet du Premier ministre, ont, au côté du conférencier, donné à tour de rôle, leurs avis sur le contenu du document ; transposé ces réalités à celle guinéenne et enfin répondu aux questions de l’auditoire sur le cas particulier de l’évolution de l’économie guinéenne.
Principal conférencier, Dr Jose Sulemane a expliqué le pourquoi de cette étude, dont il a présenté les résultats : « Chaque semestre, l’édition de cette publication est faite par le département Afrique du FMI, et nous faisons toujours une présentation, une audience, avec des travailleurs de la Banque centrale, du gouvernement, des enseignants, la société civile et du secteur privé. Chaque fois, il faut vérifier quels sont les sujets qui peuvent expliquer l’évolution de l’économie. En ce moment, le principal message du document, c’est qu’il y a une croissance dans les pays de l’Afrique subsaharienne, mais à différentes vitesses de croissance dépendant du type de pays. L’autre chose dont le document parle, c’est le problème de l’implication ou les conséquences des conflits dans les pays de l‘Afrique subsaharienne ; et le dernier point qui est discuté dans le document, c’est le problème de la Zone de libre-échange continental de l’Afrique, c’est un enjeu qui va être très vite mis en application et cela demande des préparations des pays qui sont membres de l’Afrique subsaharienne ».
Très ravi d’accueillir pareil atelier, qu’il estime très important, le gouverneur de la Banque centrale, lors de son ouverture, a tout d’abord rendu un vibrant hommage de reconnaissance et d’amitié à Jose Sulemane, dont le mandat finit bientôt.
Ensuite, il a estimé que cette étude « s’inscrit en droite ligne de la politique instaurée depuis quelques années par la Banque centrale de la république de Guinée, pour participer à l’éducation économique et financière des Guinéens. Education économique et financière comme composante incontournable de l’inclusion économique et financière des populations ».
Par ailleurs, il a dégagé l’importance de cette politique, en ces termes : « Cette politique consiste entre autres, à inciter les acteurs économiques de notre pays à s’intéresser et à contribuer au débat sur les questions économiques et financières de notre pays, en vue d’améliorer leur compréhension de ces questions ; de les aider à prendre les meilleures décisions en matière de consommation, d’épargne, d’investissement ».
Plus loin, il a listé quelques mesures à prendre, afin que cette croissance décrite soit de plus en plus grande : « Il a été effectivement reconnu que la croissance, qui a été amorcée depuis quelques années, se poursuit et qu’il y a des chances qu’elle soit plus robuste ; mais que le niveau de cette croissance soit différent selon que les pays soit doté en ressources naturelles ou pauvre en ressources naturelles. Le paradoxe qui a été relevé, c’est que les pays riches en ressources naturelles ont un taux de croissance plus faible que les pays qui n’en sont pas dotés. Ce qui induit en filigrane, la nécessité de diversifier l’économie. La croissance tirée par les ressources naturelles est certes très salutaire, mais il faut se baser sur cela, pour essayer de faire que l’économie soit diversifiée et que dans le pays, le secteur agricole puisse connaitre le développement nécessaire, dans la mesure où c’est ce secteur qui enregistre les activités de pousses les plus larges de la population (…) La reprise se poursuit, mais il faut la consolider par des mesures adéquates consenties entre toutes les parties prenantes ».
Panelistes, Dr Bano Barry a, quant à lui, développé les raisons de sa participation à cet exercice : « L’idée, c’était d’avoir une lecture pas nécessairement économique, disons du domaine des sciences des sciences sociales, pour pouvoir regarder le rapport qui a été produit. Ce que j’ai trouvé, c’est qu’il y avait des informations économiques relativement pertinentes et précises, mais pour moi qui manquait un peu, disons, d’explication sociologique, pour pouvoir comprendre les facteurs, notamment, le lien entre les conflits et la situation sociale au niveau des pays (sic) ».
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com