Une fois, j’ai discuté avec un occidental à propos de la polygamie et les traitements des femmes en Occident. Il semblait être surpris qu’on pouvait, en Afrique, épouser plusieurs femmes et après mes explications du sujet, je lui ai dit que: “Beaucoup parmi vous prétendent protéger ou défendre les femmes mais vous les faites plus de mal en réalité plus que nous”.
Après le vote majoritaire de l’Assemblée nationale en Guinée d’un régime monogamique pour tout futur potentiel marié et le fait de conditionner une éventuelle polygamie par l’acceptation de la première femme, les femmes et les hommes qui crient toute de suite à la victoire à cause de ce nouveau code civil, on vous dit que c’est pas si vite. On risque d’assister à une vraie anarchie et des injustices généralisées en supposant que ces articles ont une faible probabilité d’être appliqués en Guinée. Je m’en doute vraiment.
Tout d’abord et pour plus de quatre-vingt-dix pourcent (90%) des musulmans en Guinée, aller aux mairies n’est pas une condition vitale de la validité du mariage et en plus, s’opposer à un mariage est un péché que tout bon musulman ou bonne musulmane ne le ferait jamais. Je me demande qui d’entre eux s’opposerait-il à ça: les maires musulmans ou les coepouses musulmanes.
Si par hasard, certaines décidaient de s’opposer aux seconds mariages de leurs maris, et s’ils (les nouveaux polygames) ne s’arrêtaient que dans les mosquées seulement sans se présenter aux agents civils? Les traditionalistes n’aimeraient-ils pas nous dire: “Même si qu’on regroupait une femme et sa tante maternelle chez un même homme, elles ne cesseront pas d’être jalouses entre elles”. Ils nous diront donc que la condition de la polygamie telle qu’elle est mentionnée actuellement dans le nouveau code civil, si elle était appliquée, est tout simplement l’interdiction de la polygamie en Guinée qu’on le dise clairement noir sur blanc ou pas.
Une fois encore, il ne s’agit guère de seulement considérer les humeurs des femmes dans cette affaire mais de prendre aussi en compte de celles qui auraient été les conséquences du contraire de la polygamie (la monogamie institutionnalisée et généralisée) sur les bonnes mœurs dans notre société. Si on mettait d’un côté les dispositions de ce nouveau code relatives à la polygamie et son contraire (la monogamie généralisée et institutionnalisée) pour la société Guinéenne en général, le choix s’imposerait tout naturellement.
En outre, la loi dit quoi sur ce scénario par exemple: quelqu’un s’est déjà marié à une femme qui devient vieille avec l’âge (l’âge productif d’une femme est très limité en le comparant à celui de son mari), il veut donc épouser une seconde ou remarier la femme ou les femmes laissées par son défunt frère, celle-ci lui déclare à la mairie en s’opposant à ce lien; et s’il divorçait avec elle et la loi fait quoi après pour lui protéger? Nos élus prétendent naïvement connaître les contours de la polygamie et ils ne savent apparemment même pas ce qui se passe dans les pays qu’ils prennent comme les références.
Là bas, vous savez comment beaucoup d’entre eux font-ils: plus de quatre-vingt-dix pourcent (90%) des hommes y marient leurs amies de promotion et donc ils ont quasiment les mêmes âges; quand celles-ci deviennent vielles, entre quarante et cinquante ans (40 à 50 ans), ils les trompent fréquemment et quand elles s’en rendent comptes, elles demandent les divorces; même si heureusement que la loi peut y aider ces femmes dans ces cas à vivre dans la richesse relative grâce aux partages des biens même si l’homme peut facilement trouver une autre femme et son ancienne épouse a déjà fini de sacrifier sa vie et sa famille pour un homme qui lui a abandonnée à la fin.
On a tous récemment vu ce qui se passait même avec certains présidents de la république en Occident: un a abandonné sa femme qu’il a dépensait plus de vingt ans pour une plus jeune; l’autre a eu des enfants avec une femme sans mariage formel, il est allé à la présidence avec une concubine sans aussi mariage qu’il a abandonnée finalement pour une plus jeune. Un troisième président est à son troisième mariage et apparemment, il a eu plusieurs relations extra-maritales. Qu’étaient-elles devenues toutes ces femmes abandonnées? Ces cas ne sont que ceux qui se sont passés officiellement; et les femmes innocentes sont abandonnées chaque jour après plusieurs années de mariages par leurs époux qui décident de chercher les plus jeunes. Même si celles-ci peuvent s’en sortir avec des millions des dollars ou euros quelques fois mais elles ont perdu quand même leurs premiers probables amours et leurs familles. Certaines d’entre elles risquent ainsi de mourir célibataires pour les restes de leurs vies. Ce sont eux qui prétendent respecter les femmes et pensent même à nous donner des leçons. Quelles références pour nous!
Combien des divorces en Guinée sont-ils déclarés par les tribunaux? Qu’elles sont-elles les dispositions de la loi pour protéger ces divorcées qui sont les vraies victimes? En général, nous n’avons pas ce problème car nous pouvons être polygames et beaucoup le font à cause de leurs convictions religieuses. Dans un choix personnel délibéré ou celui motivé par la croyance religieuse, nous n’abandonnerons jamais nos premières femmes et si nous voulions prendre des deuxièmes femmes ou remarier les femmes laissées par nos frères défunts, nous les marierions aussi aux yeux de la société en cherchant à nous occuper d’elles toutes et en cherchant aussi à faire de nos mieux pour respecter les règles de notre croyance en la matière. Aussi, un frère décédé ou quand nous-mêmes ne serions plus sur cette terre, on pourrait épouser les femmes laissées par ces frères ou ceux-ci pourraient remarier les nôtres dans les règles de l’art et les enfants seront ainsi traités comme nos propres enfants ou les leurs.
En outre, il est aussi à souligner qu’il s’agirait d’épouser une ou des femmes en leur restant fidèles officiellement ou d’épouser une officiellement et avoir plusieurs maîtresses officieusement. Je ne pense guère que beaucoup auraient à faire un troisième choix. Chez nous, on voudrait choisir le premier cas et on n’a pas à donner des leçons aux occidentaux ou leurs marionnettes africaines car ils sont libres d’être des monogames mais on aimerait bien aussi qu’on nous laisse tranquillement vivre nos vies comme nous les entendions.
Par ailleurs, ce nouveau code aurait vraiment été tout simple pour tout le monde en Guinée. La Guinée est un pays laïc et est donc composé principalement des musulmans et chrétiens. Si M. Diallo veut prendre plus d’une femme selon sa croyance, il devait être libre de le faire; si M. Kamano veut épouser une seule femme, il doit aussi être libre de le faire; et si M. Bangoura ne veut pas se marier, ça doit être son affaire. L’Etat n’a point à imposer ou conditionner une ces situations à ses pires fantaisies à sens unique. Ainsi, laisser le libre-choix d’un régime de polygamie ou de monogamie à chaque marié aurait été plus mature et répondrait bien à la situation laïque de notre pays.
Maintenant et comme Imam Camara l’a souligné: “On pourrait en informer nos premières femmes quand nous voulions prendre des deuxièmes femmes mais leurs acceptations ou pas n’en seraient guère ses conditions”, pour les raisons que nous avions invoquées ici et dans les précédentes publications. Nous ne nous reconnaîtrions jamais dans ces articles s’ils étaient promulgués par le président de la république et aussi, ils ne sont que des immaturités juridiques chez nous.
Personnellement, mon grand-père maternel avait quatre femmes, mon grand-père paternel avait trois femmes et mon père n’a que deux femmes. Je compte bien m’arrêter à une seule femme ou n’ai jamais rêvé d’avoir plus de deux. Qu’est qui se passe t-il ici? L’évolution du temps et d’esprits nous permettront de considérer beaucoup des paramètres que nos grands-parents ou parents n’avaient pas fait et nous aident ainsi à simplifier les choses. Certes, je ne pense guère que les jeunes d’aujourd’hui ou de demain rêveraient à prendre plus de deux femmes en Guinée pour les raisons économiques et intellectuelles. Ils ne le feront pas et ça ne serait point à cause des prétendus articles copiés de là bas et imposés ici mais parce que les réalités d’aujourd’hui sont naturellement différentes de celles d’hier.
Apparemment, étudier le Droit et le comprendre est comme la terre et le ciel. Malheureusement beaucoup d’entre nous ont étudié le Droit et n’ont toujours pas compris son objectif le plus principal dans la société. Certains aussi votent et les promulguent les lois en étant des parfaits ignorants de son rôle le plus élémentaire dans la société. Aucun pays intelligent ou une Assemblée nationale mature ne voterait une loi qui serait contraire à la Foi de plus de quatre-vingt-dix pourcent(90%) de sa population et continuent à l’appeler par un pays laïc.
(Ibrahima Kandja Doukouré, New York)