Dans la matinée de ce jeudi 20 juin, un sit-in des enseignants contractuels a été dispersé par des agents des forces de l’ordre à coups de matraques et des tirs de gaz lacrymogènes, à la devanture du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA).
À travers cette manifestation pacifique à la base, et qui a plutôt mal tourné avec l’intervention des agents de la police, ces enseignants contractuels réclamaient pour la énième fois leur intégration sans condition à la Fonction publique.
« Nous avons été victimes d’une ingratitude de la part de l’État. Nous étions des enseignants dans des écoles privées, au début de l’année, ils nous ont appelés pour nous recruter en tant que contractuels d’État ; chose que nous avons acceptée. Nous avons enseigné pendant trois mois dans les écoles publiques. Après la négociation avec le SLECG, ils nous ont demandé de remettre les salles de classe aux enseignants titulaires, chose que nous avons faite également. Mais depuis lors, on leur a demandé de nous aider à intégrer la Fonction publique, parce qu’on avait abandonné toutes les écoles privées dans lesquelles on donnait des cours et nous sommes là, ce matin, juste pour réclamer notre droit », nous a confié Ismaël Sow, professeur d’économie.
Avant d’ajouter : « Les policiers nous ont gazés, ils nous ont frappés et ils ont arrêté trois de nos amis ; pourtant nous n’avons pas jeté de pierres, nous n’avons rien fait de mal, nous avons juste réclamé notre droit ».
De son côté, Mamady Kaba, enseignant, a pointé un doigt accusateur sur le ministre de l’Éducation nationale, Mory Sangaré, qui, selon lui, « veut faire des manigances avec son équipe, pour envoyer d’autres personnes au détriment des enseignants contractuels qui ont fait trois mois sur le terrain. Donc, nous voulons notre intégration le plus vite que possible à la Fonction publique ».
« Désormais, poursuit-il, nous ferons des manifestations en série. Chaque semaine, tant que notre intégration à la Fonction publique n’aura pas lieu, nous serons toujours sur pied pour manifester. Et si Mory Sangaré refuse notre intégration, il sera limogé à cause de notre forte mobilisation ».
À noter qu’au cours de cette manifestation, trois enseignants contractuels ont été arrêtés par des agents des forces de l’ordre.
Mohamed Soumah pour Guinee7.com