En marge d’une formation en faveur des journalistes, l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunications), par son directeur, Atigou Chérif, a donné, vendredi dernier, à Conakry, les résultats de l’audit national de qualité des services mobiles et fournisseurs d’accès internet (FAI) pour l’exercice 2018.
Un audit qui ‘‘permet à l’ARPT de savoir où en sont les opérateurs dans le cadre des clauses inscrites dans leurs cahiers de charges, mais aussi de leur faire des recommandations pour ceux qui seront moins performants, afin qu’ils puissent revenir sur les rails’’, justifie-t-on.
Selon, Mamadi Keita, ancien directeur commercial produits et services internet à la Sotelgui (opérateur historique), cet exercice onéreux devrait plutôt être remplacé par l’audit l’ARPT elle-même.
‘‘Cela fait plus de 9 ans, il n’y a aucun audit extérieur à ARPT. Les milliers de milliards de la surtaxe de l’Etat sur le trafic téléphonique international ; Les milliers de milliards sur les interconnexions ; les milliers de milliards sur des redevances, taxes et l’attribution des PQ (préfixes quantitatifs de numérotation à neuf chiffres). Les installations de la Sotelgui sont démantelées et piratées avec un silence coupable de l’autorité. La fraude Téléphonique internationale va crescendo, etc.’’, s’indigne l’expert en télécoms.
Comme M. Keita, ‘‘plus d’une fois, à l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition ont demandé qu’un audit de l’ARPT soit réalisé’’, a récemment révélé Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG.
Pour rappel, il y a un peu plus d’un mois, l’ARPT a été au centre d’un scandale. Une affaire de 90 millions de dollars que Orange Guinée doit payer pour sa licence 4G, a été d’une mauvaise publicité pour elle. En effet, il a été révélé que 20% du cout d’une licence doit lui revenir pour son ‘‘fonctionnement’’. Ce qui signifie que dans les 90 millions de dollars ; 18 millions de dollars (plus de 164 milliards GNF) doivent revenir à l’ARPT.
A l’époque on s’était posé cette question : Que fait de cet argent l’autorité de régulation des PT ? La question demeure.
En surliquidité, l’ARPT, s’est construite un bâtiment de verre de 14 niveaux dont le coût est jalousement gardé par elle et le ministère de tutelle. Cependant une source proche du dossier nous indique que le bâtiment valait au départ 15 millions de dollars et devait être rendu en 2013. ‘‘Entre cette date et maintenant des avenants ont été faits’’, nous précise notre source. Ce qui lui fait dire que le cout global du bâtiment avoisine les 20 millions de dollars (Plus de 183 milliards GNF !).
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com