À l’occasion de la cérémonie de validation officielle du bureau de ses antennes communales, la Coalition citoyenne de la société civile a organisé, ce samedi 6 juin, une conférence-débat autour du thème « Nécessité d’une nouvelle constitution pour la Guinée ».
Ont pris part à cette rencontre d’échanges et d’information, des députés, des élus locaux, des responsables religieux, des acteurs de la société civile, des leaders d’opinion et autres personnalités.
Au cours des échanges les participants se sont tour à tour exprimés sur cette question de nouvelle constitution, autour de laquelle les Guinéens sont divisés depuis maintenant un bon moment.
Selon le conférencier principal, Mohamed Chérif Diallo, consultant et chargé des stratégies de la structure « Ma Cause », « bien qu’étant jeune, la démocratie guinéenne tarde encore à terminer ses premiers pas, parce que nous passons de crise politique en crise politique. Mais quelques individus ne peuvent pas se donner le droit et la latitude de parler au nom de tout le monde. C’est pour ça qu’aujourd’hui, il faut consulter nos concitoyens à la base, parce que c’est une démarche inclusive, constructive et participative… Nous disons « oui » à une nouvelle constitution, parce que tout simplement, il faudrait que l’ensemble des Guinéens se prononce.
« L’objectif de cette conférence, rappelle-t-il, n’est ni de présenter le projet de la nouvelle constitution, ni de critiquer l’existant, ni d’ailleurs de parler de troisième mandat. Nous ne présentons pas le projet, parce que nous ne l’avons pas encore. La nouvelle constitution doit être l’émanation populaire ».
Plus loin, Mohamed Chérif Diallo a, au nom de sa structure, fait un plaidoyer auprès des chefs de quartier et maires, de permettre à leurs représentants locaux d’organiser des animations de proximité à large échelle. « Nous souhaitons maintenant que nos maires nous aident, afin que ces animations de proximité voient le jour. Il faut mettre les citoyens en interaction ; le débat est mort en République de Guinée et une des opportunités pour relancer le débat, c’est cette nouvelle constitution… La nouvelle constitution est une opportunité de réconciliation nationale ».
Présent à cette rencontre, l’Honorable Aboubacar Soumah a soutenu que le débat autour de ce projet de nouvelle constitution est stérile. « Nous ne sommes pas pressés, parce que ceux qui sont agités savent pourquoi ils sont agités. On me dira pourquoi Alpha Condé n’a pas initié une nouvelle constitution dès 2011 ou 2015 ? Même s’il lui reste 2 minutes pour terminer son mandat, il a le droit constitutionnel de proposer aux Guinéens ce qui leur faut », a-t-il fait entendre.
Avant d’ajouter: « Les gens qui vous manipulent ne savent même pas quels sont les arguments qu’il faut utiliser sur le terrain, mais on attend. Et bientôt, nous allons aussi sortir sur le terrain. Ceux qui parlent de troisième mandat, ce n’est pas ce qui nous intéresse. Est-ce que le pays a besoin d’une convention sociale, qui tienne compte de nos réalités? Si oui, même si Alpha est au crépuscule de son mandat, s’il peut nous proposer un texte relatif à ça, nous allons le lire et l’adopter, ensuite le « Koro » va partir et nous laisser avec le texte ».
Pour terminer, le député a souligné ceci: « Tous ceux-là qui sont engagés, déterminés, en injectant l’argent, en manipulant une partie de la jeunesse, c’est des gens qui disent « nous devons coûte que coûte être au pouvoir »… Mais j’informe tout le monde, nous qui sommes sur le terrain politique, on se connaît. Les gens sur lesquels vous comptez, s’ils viennent au pouvoir, les Guinéens vont se mordre les mains ».
Mohamed Soumah pour Guinee7.com