Censure

Dr Faya Millimono conduit à la maison centrale de Conakry ce vendredi

Alors qu’il est poursuivi pour avoir lors d’un meeting tenu des « propos diffamatoires » à l’endroit du ministre d’Etat, ministre de la justice, garde des sceaux par intérim, Mohamed Lamine Fofana, le Président du bloc libéral, Dr Faya Millimono, a été ce vendredi matin, conduit du tribunal de première instance de Kaloum, vers la maison centrale, où, il a été mis en détention.

C’est en présence de son avocat, Faya Gabriel kamano, que les gardes pénitenciers, sont venu lui demander de les suivre, avant de le transporter à bord d’un taxi déplacé à cet effet.

Apparemment surpris de la décision, Me Faya Gabriel Kamano a notifié que : « Effectivement notre client, Dr Faya Millimono vient d’autre placé en détention, conduit à la maison centrale, à la suite de l’ordonnance de placement rendu par le doyen des juges d’instructions de Kaloum. Nous même nous ne comprenons rien, parce que hier comme je vous l’avis dit, notre client a regretté les faits. Nous ne trouvons pas matière à orienter ce dossier en information, parce que ce dossier ne comporte aucune complicité. »

Ensuite il a fait savoir que : « Hier quand on est venu, le juge d’instruction n’était pas là, parce que le dossier avait été orienté en information. Donc c’est ce matin que le juge d’instruction le reçu, à notre absence, parce que le rendez-vous était pour 10h. moi je suis arrivé à 9h 55min, j’ai trouvé déjà que le juge était en train de la notifier son placement en détention, alors que Faya a bien attiré son attention, qu’il avait des avocats, Me Salifou Béavogui et Me Faya Gabriel Kamano, mais le juge n’a pas attendu. C’est comme si aujourd’hui tout l’appareil judiciaire se met en branle pour rendre service à monsieur le ministre, mais nous croyons qu’ils ne sont pas en train de lui rendre service, en violant la loi. Parce qu’ils ne peuvent être soumis qu’à l’autorité de la loi. »

Par ailleurs, il a signalé ses incompréhensions : « De deux, nous ne comprenons pas que les magistrats se soient inscrit dans la logique de la violation de la loi. En matière correctionnelle, le tribunal compétant, c’est celui de la commission de l’infraction ou celui du domicile de l’inculpé ou celui de son lieu d’arrestation. Monsieur Faya aurait commis à Lambangni, qui relève du ressort de Dixinn, il loge à Entag, qui relève du ressort du Mafanco, nous avons été surpris qu’il soit déféré au tribunal de Kaloum, parce qu’en la matière, e tribunal de Kaloum est totalement incompétent. Deuxième aspect, les avocats du ministre, en portant plainte, on joint les articles de la presse, notamment de Africaguinée.com. Donc c’est une infraction qui serait commise par voie de presse. Et en tant que tel, lorsque la diffamation est commise par voie de presse, c’est la loi 02 sur la liberté de la presse qui s’applique et cette exclut toute privation de liberté. »

« Déjà hier, à l’enquête préliminaire, nous avons attiré l’attention des enquêteurs là-dessus, pour leur dire que vous ne pouvez pas axer cette poursuite sur les dispositions des articles 363 et suivants du code pénale. Mais plutôt sur l’article 108 de la loi sur la liberté de la presse, parce que le plaignant lui-même, soutien sa plainte par des articles de presse. Donc c’est une diffamation qui serait commise par voie de presse et mieux que ça. Dr Faya a regretté son acte, il a présenté ses excuses au ministre. Nous même qui sommes ses conseils, nous avons présenté nos excuses au ministre, pour lui dire que c’est un incident malheureux, d’accepter de clore la page. » A-t-il ensuite signifié 

Enfin, pour ce qu’ils comptent faire, pour redresser la situation de leur client, il  a estimé que : « Tout de suite, nous allons introduire une demande de mise en liberté provisoire, pour attendre la suie qui sera donnée. »

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com 

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