Censure

Alpha Condé : ‘‘Beaucoup d’opposants en Afrique ont des mentalités de putschistes’’

Le président Alpha Condé dans Une certaine idée de la Guinée (FAVRE ; La Revue), estime que ‘‘beaucoup d’opposants en Afrique ont des mentalités de putschistes.  Ils ne comptent pas sur les élections pour accéder au pouvoir. (…) Ce qui est le plus étrange pour moi qui ai passé quarante-cinq ans dans l’opposition, qui ai été condamné à mort et fait de la prison, qui me suis battu ^pour la démocratie, c’est que ceux-là mêmes qui ont organisé les élections les plus frauduleuses dans l’histoire de ce pays prétendent aujourd’hui qu’il n’y a pas de démocratie. C’est un peu comique, mais il faut faire avec’’, admet le président guinéen.

Dans un autre chapitre, Alpha Condé révèle qu’après la présidentielle de 1993, qu’il dit avoir gagné, de jeunes officiers de l’armée seraient venus le voir pour dire [« Nous avons tous voté pour toi. Il ne faut pas accepter ces résultats. C’est nous qui sommes dans les chars. Si tu vas à l’affrontement, nous serons derrière toi ». J’ai répondu : « Non, parce que si on va à l’épreuve de force, vos enfants risquent de mourir. Si demain, la Guinée va mieux et que votre fils n’est pas là, vous direz que c’est de la faute d’Alpha Condé. Je ne veux pas de ça. »]

Par la suite, Alpha Condé dit avoir pris son bâton de pèlerin et sillonner les mosquées pour dire que ‘‘je n’étais pas venu pour gouverner les cimetières, mais pour gouverner les hommes’’, précise-t-il.

Par ailleurs, le président guinéen rappelle qu’il ‘‘y a toujours eu des problèmes ethniques en Guinée, ce qui ne l’a pas empêché d’être unie lors des grands rendez-vous de son histoire, comme l’accession à l’indépendance en 1958. Je pense que l’ethnocentrisme est instrumentalisé par les hommes politiques. Quand un responsable politique a un programme crédible, qu’il peut défendre objectivement, il ne s’appuie que sur son programme. Quand il ne dispose pas d’un programme objectif auquel le peuple peut adhérer, il s’appuie sur la religion ou sur l’ethnie’’.

Il pense tout de même que la Guinée vaincra l’ethnocentrisme qu’il considère être la maladie infantile de la démocratie. ‘‘Nous en sortirons, j’en suis convaincu, parce que la nouvelle génération sera moins sensible à ces questions ethniques et davantage préoccupée par les questions de développement, d’emploi et d’éducation’’, espère Alpha Condé.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com     

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