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Censure

Nouvelle constitution/ On n’achète pas une chèvre par son chevrotement (Par Ibrahima S. Traoré)

Le Pr. ZogbélémouTogba, professeur d’université, avocat au barreau de Guinée, répète, avec netteté, dans une nouvelle tribune que « le Président de la République a qualité pour proposer une nouvelle constitution au peuple de Guinée dans les conditions strictes définies par l’article 51 de la constitution de 2010, sous le contrôle de la cour constitutionnelle ».

Pour le professeur, « le plus important dans ce débat doctrinal, ce n’est pas d’affirmer ce qui plaît aux Alanmanè (ceux qui sont pour une nouvelle constitution, NDLR) ou aux Amoulanfé (ceux qui sont contre, NDLR), mais de dire ce qui est permis ou pas en droit pur ».

C’est vrai que cette question déchaine les passions en Guinée et alimente les débats dans les salons feutrés, tout comme dans les cafés, et surtout sur les réseaux sociaux où, comme on pouvait s’y attendre, ils se font de manière pas très hygiénique.

Les anti et pro nouvelle constitution s’envoient des piques et parfois se disent des insanités dignes des caniveaux. Les positions sont tranchées et semblent inconciliables.

C’est pourquoi pour le salut public et pour les exigences de la démocratie, il est souhaitable et même impératif qu’on aille à un referendum pour que le peuple, le propriétaire souverain d’une constitution, se prononce et départage les pro et anti nouvelle constitution. La question est trop sérieuse pour la laisser se débattre sur les réseaux sociaux. 

Que faut-il alors faire ?

Le gouvernement au lieu de mettre la charrue avant les bœufs, en ouvrant une campagne pour l’adoption d’une constitution méconnue, devrait vulgariser le contenu de cette constitution qui, contrairement à ce qu’on fait croire, existe bel et bien déjà. Un adage du terroir ne dit-il pas qu’ « on n’achète pas une chèvre par son chevrotement ».

Aux anti nouvelle constitution de s’apprêter à faire campagne. S’il est vrai, comme ils le prétendent, qu’ils sont plus nombreux, qu’ils l’expriment dans les urnes. Ils doivent s’assurer de la tenue d’une bonne élection transparente. Et surtout, ils ne devraient pas faire mine de ne pas savoir que le rejet d’une nouvelle constitution par les urnes sera de facto le rejet du régime Condé qui sera contraint de raccrocher les gants.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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