Comme annoncé dans une de nos dépêches, le président de l’Assemblée nationale avait suspendu les travaux consacrés exclusivement à l’ouverture de la session extraordinaire sur la loi de finances rectificative 2019 (LFR). Faute de députés suffisants.
A la reprise, l’appel nominal n’a pas été fait par le secrétaire parlementaire. Le président Claude Kory Kondiano, a fait apparemment le forcing en ordonnant que les travaux commencent. Ainsi, il a invité le ministre conseiller à la présidence chargé des relations avec les institutions, Mohamed Lamine Fofana, de venir faire son discours.
Ensuite, c’est le président du parlement guinéen lui-même qui a tenu son discours d’ouverture que voici.
Je vous remercie d’avoir répondu à l’invitation de l’Assemblée Nationale pour prendre part à cette cérémonie d’ouverture de la session extraordinaire consacrée à l’examen de la Loi de Finances Rectificative (LFR) de 2019.
La présente session se tient conformément aux dispositions des Articles 30, 34, 47 et 50 de la Loi Organique relative aux lois de Finances car l’exécution de la Loi de Finances initiale (LFI) 2019 a été perturbée par des événements nationaux et internationaux ayant notamment conduit à des niveaux élevés de consommation de crédits dans certains secteurs et à des manques à gagner en termes de recettes budgétaires.
La Loi de Finances Rectificative (LFR) est donc soumise à l’examen de notre Parlement pour, d’une part, éviter la détérioration du déficit budgétaire (par ces moins de revenus et plus de dépenses) et d’autre part,
pour s’assurer que la politique budgétaire reste conforme aux objectifs du programme de stabilité macro-économique, d’inclusion sociale et de croissance économique négocié avec nos partenaires techniques et financiers de Bretton Woods.
Cet ajustement budgétaire est un mécanisme nécessaire qu’il faut s’imposer pour réussir la bonne Gouvernance que nous appelons de tous nos vœux.
À cet effet, l’Assemblée Nationale veille particulièrement à la mise en œuvre des reformes relatives à la transparence budgétaire, la mobilisation et la sécurisation des recettes, la rationalisation des dépenses publiques et l’orientation des interventions publiques vers les secteurs porteurs de croissance, avec un accent à mettre sur la promotion du développement à la base.
À ce niveau, l’Assemblée Nationale félicite le Gouvernement pour l’application effective en cours des transferts de compétences aux collectivités locales à travers l’opérationnalisation de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités (ANAFIC).
L’Assemblée Nationale apprécie aussi les efforts du Gouvernement en matière d’exécution des recettes budgétaires par rapport aux prévisions de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2019.
En effet, le budget de l’État pour l’exercice 2019, a été exécuté au 30 juin à hauteur de 9.677 milliards de francs guinéens en recettes et de 6.229 milliards en dépenses, pour des prévisions annuelles respectives de 19.331 milliards de francs guinéens en recettes et de 22.312 milliards en dépenses.
Ces niveaux d’exécution sont satisfaisants pour les recettes, réalisées à hauteur de 50,06% mais préoccupants pour les dépenses réalisées à moins de 30% à fin juin 2019.
La faiblesse des dépenses d’investissements publics sur fonds propres est aussi particulièrement remarquable avec seulement 113,52 milliards de francs guinéens dépensés pour un objectif semestriel de 1.294 milliards soit seulement 8,77%.
Au regard du niveau global d’exécution de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2019 à fin juin, le projet de Loi de Finances Rectificative (LFR) soumis à notre examen a pour but de réviser les objectifs budgétaires initiaux en tenant compte de l’évolution récente du cadre macro-économique, afin d’assurer une exécution budgétaire en fin d’année conforme aux objectifs de la politique budgétaire du Gouvernement, tel que nous l’indiquera Monsieur le Ministre du Budget dans sa présentation attendue pour le Mercredi 14 Août courant devant les Honorables Députés.
Honorables députés,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
En plus de la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2019, notre Assemblée aura à étudier d’autres textes de Lois d’actualité portant notamment sur la CENI, le Code Électoral,
la Charte des Partis Politiques et le Statut des Militaires, parce que le temps nous est compté pour examiner tous ces importants textes car la présente session extraordinaire doit nécessairement prendre fin le 04 Septembre 2019 au plus tard, pour nous permettre d’ouvrir la prochaine session ordinaire consacrée à l’examen de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2020 le 05 Octobre 2019.
Je vous invite donc, Honorables Députés à travailler sans relâche pour respecter ces délais, certes contraignants mais réglementaires.
Enfin, permettez-moi de vous informer, chers collègues, que dans le cadre des relations de coopération avec notre partenaire stratégique, la Chine, une mission chinoise de trois ingénieurs est actuellement en Guinée pour faire un plan topographique détaillé du terrain destiné à la construction du siège de notre Assemblée. Elle a relevé les coordonnées du GPS du site en vue de l’élaboration d’un plan topographique.
C’est après cela que sera posée la première pierre et que vont démarrer les travaux de réalisation du projet.
En votre, nom et en mon nom personnel, je remercie les autorités Chinoises pour la disponibilité de leur pays à l’endroit de la Guinée.
C’est avec cet espoir de respect de nos échéances et de pouvoir disposer bientôt d’un Palais de l’Assemblée Nationale que je déclare ouverts les travaux de la session extraordinaire de 2019.
Bhoye Barry pour guinee7.com
00224 628 705 199