Une volte-face de l’Etat guinéen ? Par son avocat, Me Joachim Gbilimou, il déclare devant la Cour de justice de la CEDEAO que ce n’est pas Souleymane Tchiân’guël Bah, ancien patron de la Communication de l’UFDG, qui était visé dans l’arrêt du juge Mangadouba Sow, le 9 janvier 2018. On se rappelle les termes de ce jugement : « Le tribunal après en avoir délibéré (…) retient monsieur « Tchiân’guël » dans les liens de la culpabilité et le condamne par défaut à la réclusion criminelle à perpétuité, décerne mandat d’arrêt contre lui ; retient Alphadio et Amadou Saïdou Barry dans les liens de la culpabilité, les déclare coupables de coups et blessures volontaires, les condamne par défaut à deux ans de prison et à un million de francs d’amende chacun, décerne mandat d’arrêt contre eux ; déclare que les faits ne sont pas imputables à Amadou Sow et à Alghassimou Keita, les renvoie à des fins de la poursuite, ordonne leur acquittement pur et simple. »
S’il est vrai que tout le nom de l’ancien patron de la Com de l’UFDG, c’est-à-dire Souleymane Bah alias ‘‘Tchiân’guël’’ ou ‘‘Souley Tchiân’guël’’ n’a pas été cité, il n’en demeure pas moins que c’est vers lui tous les regards ont été portés parce que le seul qui porte ce surnom dans l’entourage de Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG qui était en conflit à l’époque avec le vice-président et fondateur de son parti, Bah Oury. Le problème est d’ailleurs venu du clash entre les deux. Vendredi 5 février 2016. Au siège du parti, les heurts opposent des partisans de celui-ci à ceux de celui-là. Dans le désordre, Mohamed Koula Diallo, journaliste de guinee7.com, venu couvrir la rencontre extraordinaire, prend une balle mortelle dans la poitrine.
Des enquêtes s’ouvrent et aboutissent au jugement cité haut. Notre éditorial après ce jugement, s’intitule : ‘‘Koula assassiné pour la deuxième fois.’’
Dans cet édito, nous faisons remarquer que ‘‘Souleymane Thianguêl, le chargé de communication de l’UFDG, qu’aucun témoin n’a vu sur les lieux du crime est condamné à une réclusion criminelle à perpétuité’’ !
Comme nous, les journalistes, les politiques, tout le monde ou presque fait allusion à Souley Tchiân’guël en parlant de la condamnation. Et à l’époque, personne dans l’appareil de l’Etat n’a poussé une petite voix pour dire que Tchiân’guël est différent de Souleymane Bah qui, suite à l’affaire quitte le pays et vit depuis le spleen de l’exil.
C’est quand il n’en peut plus, il saisit par son avocat, la Cour de justice de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), pour demander réparation, que l’Etat guinéen, coincé, nous guide dans les dédales de sémantique et syntaxe juridiques pour juste démontrer que le Tchiân’guël condamné est différent de Souleymane Bah ; et comble du cynisme, demande aux juges de la CEDEAO de condamner celui au paiement de « 1 500 000 000 FCFA à titre de dommages-intérêts pour procédure abusive ».
Lire ci-dessous la « mémoire en défense » de l’Etat guinéen
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com