Oui, le Showbiz guinéen va mal, très mal et il est dangereux ! Nous ne sommes point obligés de s’aimer, mais nous sommes condamnés à unir nos forces si nous voulons avancer ! C’est loin d’être l’énigme ou l’impossible qu’on le pense. Car, les autres ont bien réussi le coup. Le rapport des forces peut bien nous sortir de nos profondes ténèbres et trouver une fois pour toute, les sédatifs appropriés à nos plaies qu’on croit être incurables. D’où l’importance de la tenue urgente des États Généraux du Showbiz guinéen et cela, pour une première fois dans l’histoire. Ces assises nous permettront de faire un diagnostic réel à l’issue d’un dialogue inclusif ou des débats sincères qui nous conduiront vers un résultat probant et durable.
Incontestablement, il existe bien des tonnes de problèmes qui minent la sphère culturelle guinéenne. C’est une une réalité qui crève l’œil et cela a atteint un niveau très inquiétant. Le milieu culturel guinéen va mal ! Oui très mal ! Et qui en profite ? N’est-ce pas, chacun de nous à sa part de responsabilité ? Alors, pour une fois, retrouvons-nous pour discuter, regardons-nous dans les yeux, disons-nous clair ce qui ne va pas, soyons sincères avec nous-mêmes, débarrassons-nous de la haine, serrons-nous la main, acceptons-nous, mettons à l’écart nos conflits d’égos et de grandeur, acceptons de se pardonner, rendons nos cœurs propres pour faire avancer notre secteur. Oui, c’est de çà il s’agit ! Le pays a besoin de nous. Au-delà de nos recettes et humilité qu’on obtient de nos actions, nous avons des obligations citoyennes, patriotiques pour un secteur aussi important que celui de la culture définie comme étant l’« identité » d’un pays. Elle se reconnait dans nos façons de penser, d’agir et de se tenir.
Si dans les autres pays, la question relative à la culture vaut son pesant d’or et suscite une profonde réflexion aboutissant à des miracles, en Guinée le débat se présente inversement. Et c’est dommage ! Promoteurs, artistes, managers, diffuseurs, journalistes, animateurs, décideurs, etc.… chacun est appelé à balayer devant sa porte. Depuis plus de 60 ans, notre culture fait du surplace, c’est la même ritournelle.
Tel n’était pas le cas sous le régime révolutionnaire de feu Ahmed Sekou Touré qui avait fait de ce secteur, la priorité des priorités de son action gouvernementale. Aussi, la force du mécanisme coopératif et symbiotique entre les acteurs culturels était si solide que rien ne pouvait empêcher une évolution. C’est pourquoi la Guinée à l’époque a filé sur orbite. La culture était l’arme redoutable et une véritable soupape pour le pays de feu Sory Kandia Kouyaté. Les archives en témoignent ! L’honneur était au rendez-vous ! Ça fait mal que cette gloire et prouesse n’existent plus après des années passées. C’est lamentable !
L’héritage culturel bafoué, le respect sacré des ainés inexistant, l’égoïsme, la rancœur, l’hypocrisie, la méchanceté ont fini par asphyxier et polluer l’univers culturel guinéen. Encore moins, des vraies créations artistiques n’existent presque plus, nos musiques du terroir laissent place aux tendances étrangères, aucune originalité. Chose à craindre !
L’heure est grave !
La culture guinéenne est réellement coincée ! pendant que chez les autres, c’est la belle moisson et des exploits. La Guinée, est un pays qui souffre encore et encore dans son retranchement. Ici, dans le pays d’Aboubacar Demba Camara, on a horreur à l’évolution, au mérite, à l’excellence, au talent. Ici, on ne se plait que dans la méchanceté. De pratiques rétrogrades qui ont fini par confisquer le nerf évolutif de la culture. Celui qui veut faire bien, on le met les bâtons dans les roues. « Je ferai tout pour le saboter… », c’est l’idée du guinéen.
Empêcher des projets fédérateurs, c’est ça le guinéen. Fouler au pied les efforts des autres, c’est l’esprit du guinéen. Mais sachons que nous ne sommes pas obligés de s’aimer, prendre un verre ensemble les soirs. Mais nous sommes condamnés à unir nos forces, encourager les bonnes initiatives si nous voulons prospérer. C’est impératif ! Le secteur culturel guinéen va encore longtemps traîner son squelette de galère tant que ses acteurs ne se débarrassent pas de leur égoïsme et méchanceté doublés quelques fois de la cupidité.
Rappel. Toutes les structures créées pour une synergie d’actions en Guinée, n’ont jamais pu prospérer à cause des guerres intestines, des litiges d’intérêts inutiles qui n’ont aucun sens. Exemple : l’Union des Journalistes et Animateurs Culturels de Guinée (UJACGUI), la Fédération des Opérateurs Culturels (FEDOC) et le Réseau des Managers d’Artistes de Guinée (REMAG) ainsi que des collectifs des artistes, n’étaient que des structures avortées dans l’œuf. La seule qui résiste encore l’UNAMGUI (Union des Artistes et Musiciens de Guinée), se tient sur un pied d’argile avec ses activités démago-propagandistes déguisées en actions citoyennes à la solde du système qui n’a aucune considération pour la culture. C’est dommage !
Le showbiz guinéen, un milieu à haut risque !
Il faut y être dedans pour jauger le danger et le risque ! Par peur ou par découragement, nombreux promoteurs culturels ont préféré rendre le tablier. Pour une histoire de succès et d’argent, ils se détruisent, les idées claniques affaissent toutes bonnes initiatives, les débats dans les émissions culturelles truffés de passion sans aucun respect déontologique du métier ; les spectacles ou évènements victimes de boycott ; le siège des labels cambriolé, les affiches et banderoles éraflées nuitamment, des projets sabotés chez les sponsors. C’est çà le milieu du showbiz guinéen !
Des gros festivals disparus…
La Guinée a connu d’énormes festivals qui l’ouvrèrent au monde mais malheureusement, qui ont tous disparu dont « Rap Aussi », « Festival Urban Afreeka », « Manifest » et bien d’autres. L’on s’est-il posé la question pourquoi leur chute ?
Si certains pointent du doigt, le désistement des sponsors, mais il est aussi évident que les forces n’étaient pas unies pour la pérennisation de ces gros festivals qui engrangeaient des marrées humaines en Guinée. Au jour d’aujourd’hui, pas d’évènements du genre, sauf quelques uns qui pullulent à l’intérieur du pays comme le FRISTIVAL. A cause de ce déficit dans le pays, les vedettes guinéennes sont désormais obligées de faire la courbette pour se faire inscrire ailleurs dans des festivals.
La situation est catastrophique du côté de la diaspora
S’il y’a une communauté africaine en Europe qui souffre encore dans l’évènementiel, c’est bien la Guinée. Du pur amateurisme et désordre total qu’on ne puisse imaginer où l’extrême cupidité des promoteurs est avérée.
Si les maliens, les sénégalais et bien d’autres pays font le plein de Bercy ou de Zénith à Paris, les guinéens quant à eux, s’offrent encore de petites salles qu’ils maquillent à l’image d’un vin d’honneur. Les spectacles guinéens en Europe ressemblent aux cérémonies de baptême ou de mariage. Triste réalité !
Des vedettes guinéennes et leurs fausses tournées à l’étranger !
Après la sortie des albums en Guinée, nombreux artistes courent plus vite pour se trouver des dates en Europe. Le plus souvent, ils négocient avec des propriétaires des boites de nuit ou promoteurs amateurs tapis dans la débrouillardise sans licence. Une fois que quelques dates sont acquises, ils créent un faux buzz sur les réseaux sociaux annonçant leurs fausses tournées qui n’ont aucun impact positif sur leur carrière. Généralement, ils se produisent dans des maquis, de petites salles de réunion. Cela ne fait pas honneur au showbiz guinéen. Après tout, c’est pour se livrer à des séances selfies sur la Tour Eiffel, sur les Champs-Elysées à Paris. C’est vraiment ridicule !
C’est pour dire qu’à tous les niveaux, rien ne va. Et qu’est ce qu’il faut pour redorer le blason ? A chacun de réfléchir ! Wassalam !