Censure

Conseils utiles aux amis élèves et candidats aux différents examens nationaux ! (Par Ibrahima Kandja Doukoure)

(Deuxième partie) Comme on a expliqué tout récemment, les deux grands problèmes qui compliquent les vies scolaires de nos élèves guinéens sont fondamentalement les difficultés liées à la langue et aux mathématiques; et on a ajouté qu’ils peuvent sans doute être excellents dans les deux. Ceux qui leur font croire au contraire ont malheureusement tort. En normal, on doit savoir lire et compter depuis l’école primaire. Cependant, il arrive aux élèves guinéens d’avoir les problèmes à lire correctement et être capables de faire les quatre opérations élémentaires de l’arithmétique en étant aux collège et lycée. Notre objectif n’est guère de blâmer personne pour ces situations extraordinaires et nombreuses dans nos établissements scolaires mais de chercher à proposer quelques pistes des solutions pour leur aider à passer avec succès leurs différents examens nationaux.

En effet, il y a les moyens faciles à mettre en œuvre et qui sont vraiment efficaces académiquement pour aider quelqu’un à s’améliorer dans les deux disciplines citées ci-dessus. Si un élève ne sait pas lire ou à des difficultés dans les matières exactes, il ou elle entend le plus souvent ses amis, maîtres ou professeurs et parents lui dire qu’il n’a pas d’avenir sur les bancs. Ils ont peut-être raison de penser que celui qui a fait au moins six ans ou plus sur les blancs sans pouvoir lire correctement ou compter, aura des sérieux problèmes pour passer avec succès ses classes intermédiaires et examens mais ils oublient que si quelqu’un a commencé les cours à l’âge de six ou sept ans avec six ans au primaire, il lui sera aussi difficile d’apprendre un métier jusqu’au en devenir maître lui-même après tout ce temps. Quoi qu’il en soit, on aimerait juste souligner qu’il peut être récupérable et ça quelle qu’en soit la faiblesse de son niveau.

Moi-même avais une petite sœur qui échoua son examen d’entrée en septième année une fois au village et quand elle vint à Kindia, elle échoua pour la deuxième fois. Comme on lui voyait souvent avec ses cahiers et partait régulièrement assister aux cours de révision de son école, on a cru que tout allait bien. Un jour, son maître m’a appelé en me demandant curieusement si elle était bien ma petite sœur. Je lui ai répondu par oui et il ajouta: « Comment est-ce possible qu’elle soit ta sœur, toi qui se distingue dans cette école à cause de tes succès et elle ne sait ni lire ni compter ». Je lui ai donc promis que je vais lui évaluer par moi-même et après, agirais certainement en conséquence.

Après l’évaluation de son niveau, j’étais plus étonné que son maître et ma conclusion était qu’elle aurait fait cent fois l’examen à l’époque et elle risquait d’échouer cent fois à moins que sa probable réussite ne soit le pur produit d’un pur hasard de parcours qui n’arrive pas tout le temps. Ainsi, mes approches étaient d’oublier la classe de sixième pour un moment et lui faire nécessairement retourner dans les basses classes tout en faisant en sorte qu’elle n’aurait pas à perdre tout son temps dans les rétrogradations. On a commencé par lui apprendre à lire avec l’alphabet, les syllabes et les phrases. Lorsqu’elle a su lire, on lui a donné les livres de lecture de sa classe et finalement, ses cashiers de leçons. Dès qu’on sait lire littéralement, on finira par comprendre les sens des mots et éventuellement, par maîtriser les autres matières littéraires. En un mot, il faut juste commencer par le soubassement en résumant toutes les notions de toute l’école primaire et de faire en sorte qu’il ou elle n’en a pas besoin de perdre quatre à cinq autres années de sa vie scolaire pour les apprendre à nouveau. Bien évidemment, ça demande notre patience et un travail de deux à trois fois plus qu’en temps normal pour un élève ordinaire.

Quant aux calculs, on a exigé à ce qu’elle mémorise d’abord toute la table de multiplications. Au fait, si un élève ne connais pas la table de multiplications, alors les calculs, puis les maths seront ses plus grands cauchemars et s’il la maîtrise, il n’aura plus peur de maths. Après, on lui a appris les quatre opérations simplistes à savoir l’addition, la soustraction, la multiplication et la division avec les nombres entiers naturels, avec les fractions et puis avec les nombres décimaux. S’il est collégien, vous ajoutez les opérations avec les nombres décimaux relatifs. Lorsqu’un élève maîtrise tout ça, il n’aura plus peur de maths et tout ce qu’on lui enseignera de nouveau, il les comprendrait aussi. 

Pendant tous mes premiers contacts avec les élèves, que ça soit pendant les révisions ou en cours, j’ai toujours exigé qu’ils récitent par cœurs la table de multiplications, leur résumé les notions élémentaires susmentionnées en faisant en sorte qu’ils suivent bon gré et mal gré ces conseils; et après, le reste devenait naturellement facile pour eux. 

Bref, les études sont des étapes qui se suivent en échelons allant du plus facile au plus compliqué et demandent qu’on les respectent tous pour faciliter le parcours scolaire mais si elles ont été brisées ou bâclées, on doit les reprendre même si on n’en a plus besoin de dépenser les mêmes temps perdus comme si c’était le cas d’un élève en temps normal. 

Quant à ma petite sœur, elle a déjà fini la licence et a fait l’option de sciences mathématiques au lycée.

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