‘‘ Dire la vérité, c’est la plaisanterie la plus drôle du monde’’ (George Bernard Shaw). Alors jouons le jeu.
Le Front national de défense de la constitution composé essentiellement de frustrés du régime Condé (Sidya Touré, Ousmane Kaba, Siaka Barry, Abdoul Kabélé Camara, etc.), d’un opposant radical à ce régime (Cellou Dalein Diallo) et d’un ovni (Abdourahmane Sanoh), décide de paralyser les activités en Guinée à partir de la semaine prochaine pour dénoncer un fait qui, pour le moment, n’existe pas : un projet de troisième mandat pour Alpha Condé.
Manifester sur la base d’une imposture
Le FNDC pour justifier ses manifestations qu’il annonce pour la semaine prochaine, souligne: ‘‘pendant que la farce se déroulait à la Primature à Conakry, M. Alpha CONDE récompensait par le mépris ceux qui ont répondu naïvement à son appel, en annonçant à New York, sa décision sur le 3ème mandat, sans même attendre pour la forme, l’issue des ‘’consultations’’ qu’il a ordonnées dans une adresse solennelle à la nation. Maintenant que M. Alpha CONDE a exprimé publiquement le 23 septembre 2019 sa décision de faire un Coup d’Etat constitutionnel aux conséquences néfastes pour la Guinée et pour la Sous-Région, le FNDC lance un appel à la mobilisation de tous les guinéens pour faire barrage à ce macabre projet des ennemis de notre Pays.’’
Une imposture. Car aux USA, le président guinéen a plutôt parlé de référendum constitutionnel. Les exégètes politiques peuvent analyser et conclure qu’une nouvelle constitution adoptée par référendum peut donner une certaine virginité à Alpha Condé. Et pourrait lui donner une occasion de briguer un autre mandat. Mais doit-on mettre sur cale un pays sur la base d’une simple déduction ?
surfer sur la peur, la méthode des extrêmes
Les promoteurs du FNDC disent qu’un référendum mettrait la Guinée à feu et à sang. Ils prédisent une déstabilisation du pays qui pourrait affecter la sous-région. C’est la marchandise qu’ils vendent aux chancelleries occidentales. Comme les extrémistes, ils surfent sur la peur pour critiquer une méthode éminemment démocratique : le référendum. Diantre ! En quoi donner la parole au peuple peut aboutir à l’apocalypse ? Le contraire n’est-il pas plus logique ? Le FNDC, ou tout citoyen Guinéen, a le droit de dire ‘‘non’’, pendant un référendum ; mais le ‘‘non pour le référendum’’ est antidémocratique.
Le pouvoir du peuple, par le peuple
La démocratie est un régime politique dans lequel les citoyens ont le pouvoir. Et Abraham Lincoln (16e président des États-Unis de 1860 à 1865) déclinait cela prosaïquement dans une formule devenue célèbre : « la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. » Une leçon que doit bien apprendre le FNDC et ses ouailles qui doivent par ailleurs s’initier à l’idée que la légitimité et la légalité d’une constitution tiennent à son mode d’adoption. Le principal reproche qu’on fait donc à l’actuelle constitution est qu’elle a été imposée au peuple. CQFD.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com