‘‘Depuis 1958, (date de l’indépendance de la Guinée, NDLR), nous avons fait du chemin. Dans le domaine de l’habitat, les politiques publiques, menées par les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de la Guinée, ont mis au jour nos forces et nos faiblesses. En même temps, ils nous ont surtout permis de comprendre la nécessité de mettre à contribution les investisseurs de tous horizons pour développer le potentiel que j’ai l’honneur de vous décrire’’, c’est par ces mots que le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Dr Ibrahima Kourouma, a, le 23 octobre dernier, commencé son intervention sur le thème, Les défis actuels pour le développement du marché du marché de la construction de logements sur le continent africain, à Sotchi, en marge du forum économique Russie/Afrique.
Il a ensuite présenté la Guinée de façon générale, ‘‘un pays d’Afrique de l’Ouest dont le nombre d’habitants est passé de 10,8 millions à 12 millions entre 2010 et 2015. Si la courbe actuelle de la croissance démographique se maintient, la population guinéenne devrait atteindre les 13,7 millions d’individus en 2020. Le taux de croissance démographique, actuellement de 2,3% par an pour l’ensemble du pays, est de 6,1% pour la seule capitale Conakry’’.
Une dynamique qui ‘‘exerce une grande pression sur notre gouvernement qui doit faire face au défi de l’urbanisme galopant. Notre pays n’a sans doute pas les moyens financiers de combler les besoins naturels en logements estimés à 45000 unités par an. Mieux, si l’on tient compte de l’ensemble des besoins cumulés depuis une dizaine d’années, le déficit est d’environ 500000 unités. Ces chiffres sont bien entendu adressés aux investisseurs ici présents : vous êtes donc les bienvenus chez nous’’, a lancé le ministre.
‘‘Depuis 2010, date de l’avènement de Son Excellence Monsieur le Président de la République de Guinée, le Pr Alpha Condé, a-t-il poursuivi, nous avons accompli d’importantes réformes. La République de Guinée a élaboré son document de Politique Nationale de l’Habitat baptisé « Habitat Vision 2021 » qui, faut-il le souligner, s’inscrit dans le cadre global du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES). Plusieurs résultats ont été engrangés durant cette période ; il en est ainsi de l’assainissement du cadastre foncier, de l’identification de zones réservées à l’Etat dans la perspective d’attirer les acteurs les plus importants de la filière habitat (plus de 40000 hectares répartis en 528 domaines), et les documents fonciers connaissent en République de Guinée un niveau de sécurisation jamais égalé depuis l’indépendance’’.
Ce n’est pas tout. ‘‘Le secteur financier, où l’on notait une trop faible implication des banques dans les prêts destinés aux logements a également été touché par les réformes du gouvernement. Grâce à l’implication de l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit de Guinée (APEC-Guinée), une convention de financement des logements sociaux, a été signée entre le Gouvernement guinéen, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), et l’APEC-Guinée. Cette convention indique le refinancement des établissements de crédit par la BCRG au taux de 2%, lesquels établissements placent ce crédit auprès des promoteurs immobiliers chargé de la réalisation du programme national au taux de 4%. En outre, les banques primaires assurent le paiement aux promoteurs de la totalité du coût de chaque logement social réalisé, sur la base d’un crédit immobilier accordé à l’acquéreur. Ces réformes portent aujourd’hui leurs fruits : plusieurs promoteurs immobiliers se sont installés en Guinée, que ce soit dans les zones de Keitaya, Kipé, Lambanyi ou Cobayah, à Conakry, en attendant des projets prévus dans d’autres localités du pays’’, a-t-il révélé.
L’autre argument qui a été développé par le ministre pour attirer les investisseurs est : ‘‘nous avons sensiblement amélioré l’environnement sécuritaire, ce qui permet à tous ceux qui choisissent la destination Guinée d’avoir une visibilité à long terme.’’
En définitive, ‘‘l’objectif du gouvernement guinéen est de réduire de 7% la proportion de la population urbaine vivant dans les quartiers précaires à l’horizon 2020. Nous espérons que, grâce à votre appui et votre implication dans le secteur, jumelés à nos efforts, nous pourront augmenter d’environ 10% le taux d’accès au logement durable en fin 2020 ; notre ambition au cours de cette période étant d’atteindre 30% de logements décents et convenables. Nous allons finir en disant cette phrase simple : la Guinée vous tend les bras, vous y serez comme chez vous.’’
Ibrahima S. Traoré envoyé spécial de guinee7.com à Sotchi