Censure

Accueil triomphal d’Alpha Condé : la dimension sémiologique à nouveau présente (Par Ibrahima Sory Keïta)

L’histoire politique de la 3e République en Guinée, à ce jour, peut être considérée comme marquée par 2 évènements que l’on peut qualifier de majeurs, tant dans leur importance que dans la refondation qu’ils induisent dans la société guinéenne. Il s’agit de l’élection présidentielle de 2010, la 1ère élection véritablement démocratique après un demi-siècle d’indépendance, élection qui a pu permettre aux Guinéens de choisir librement un Président de la République, et à travers lui un modèle de société pour leurs aspirations au développement socioéconomique. Il s’agit par ailleurs de cet autre choix de Constitution auquel ils devront faire face prochainement, choix fondateur aussi dans la détermination des règles fondamentales d’organisation et de fonctionnement de leurs Etat et Institutions ainsi que de leurs droits et libertés de citoyens. Pour le 1er de ces 2 choix cruciaux, les Guinéens ne se sont pas basés uniquement sur une préférence rationnelle, mais ils ont aussi fait appel au fil conducteur divin sur le bon choix. Pour ce 2e choix à venir, peut-on  d’ores et déjà considérer que le fil conducteur divin s’est déjà manifesté, sans doute dans la continuité logique du premier recours à la divinité !

Recours transcendant dans le choix du Président de la Guinée en 2010

Il n’est point besoin de s’étaler ici, tout le monde sait que les Guinéens, devant le choix capital qui leur incombait eu égard au tournant emprunté par leur pays après plus de 50 ans d’indépendance, ont eu recours aux lieux de culte pour bénéficier de l’éclairage divin dans le choix de leur Président, et ce fut Alpha Condé qu’ils ont conforté dans leurs votes dans les urnes. Pour les observateurs avertis, ce même type d’éclairage, à l’accueil du Président de la République le jeudi 31 octobre 2019, semble s’être déjà manifesté pour cet autre choix crucial des Guinéens qu’est le référendum programmé.

Dimension sémiologique dans l’accueil du Président Alpha Condé

La sémiologie est l’étude des signes et de leur signification. Cette étude des signes a depuis la nuit des temps rythmé la vie des Hommes. Ainsi, dans l’Antiquité, il existait des augures, c’est-à-dire des Prêtres chargés d’observer certains signes afin d’en tirer des présages. Il y a là donc une dimension divine, à travers des religieux, dans l’interprétation des signes qui revêtent ainsi une grande importance pour l’Homme. D’ailleurs, le philosophe Daniel Bougnoux trouve que l’homme descend davantage du signe que du singe et que l’empire des signes double ainsi notre monde naturel. L’arrivée du Président Alpha Condé a été précédée par une fine pluie qui a eu le don d’adoucir l’atmosphère, cette atmosphère qui était empreinte de chaleur les jours précédents. Donc comme par hasard ou par prédestination, l’atmosphère est passée à la douceur comme pour offrir à la multitude de citoyens venus accueillir leur Président de la République des conditions idéales de regroupement et de mobilité sur une longue durée ainsi que sur une longue distance, du matin au soir, sans être irradiés par l’ensoleillement ambiant des jours précédents. Cette douceur qui découle de la fine pluie de la matinée, c’est-à-dire cet ensemble de gouttes d’eau tombant des nuages au ciel, vers le sol, cette eau symbole de bonheur ! Quel symbole saisissant que ce soit ce jour-là, de ce ciel d’où est descendue l’eau, source de bonheur, à partir de la pluie, adoucissant l’atmosphère au sol, que descende par la suite de ce même ciel l’avion du Président de la République Alpha Condé pour le poser sur ce sol que l’atmosphère avait déjà adouci !

Comme un arbitrage divin, auraient dit les augures de l’époque, et aujourd’hui les Erudits en matière divine.

Comme déjà mentionné, la vie politique de la Guinée est rythmée actuellement par le débat sur une nouvelle Constitution que les uns approuvent à travers des mobilisations monstres et les autres désapprouvent à travers des manifestations. L’opposition assimile ainsi l’organisation d’un référendum pour une nouvelle Constitution à ce qu’elle appelle un 3e mandat du Président Alpha Condé, d’où elle dit combattre cela à travers ses manifestations. Tandis que des pans entiers de la population guinéenne veulent et demandent un référendum pour une nouvelle Constitution pour tout d’abord une raison simple, évidente et cohérente, à savoir qu’une Constitution doit être approuvée par le peuple ! Le Chef de file de l’opposition guinéenne a récemment déclaré sur une télévision étrangère que l’actuelle Constitution de la Guinée a été faite par consensus. Mais alors pourquoi il a du mal à aller vers le peuple pour que ce dernier puisse exercer son droit naturel à approuver notre Constitution (sous la forme qui conviendra au peuple, ce qui veut dire qu’il peut rejeter une mouture mais en fin de compte il approuvera la Constitution qui lui conviendra) dès lors qu’après l’adoption d’une Constitution consensuelle par environ 152 personnes, ce Chef de file de l’opposition ainsi que l’ensemble des Politiques sont allés vers le peuple pour qu’il s’exprime en choisissant un Président, des Députés, etc.  Ce Chef de file de l’opposition a-t-il parlé d’occulter le passage auprès du peuple pour un choix consensuel de Président, de Députés, etc. entre Politiques ! En d’autres termes, pourquoi accepter de se soumettre au verdict du peuple dans le choix de ses Dirigeants, ce qui est le droit le plus absolu du peuple, et refuser que ce même peuple puisse déterminer, à travers une Constitution choisie par lui-même peuple, le cadre constitutionnel devant régir la vie du pays, ce qui est aussi son droit le plus absolu ! Dans la situation actuelle où les conditions sont réunies pour que le peuple souverain approuve lui-même sa Constitution (ce qui n’était pas le cas lors du consensus sur la présente Constitution : nécessité d’aller vite au sortir de régimes militaires, délais et conditions d’organisation d’un référendum pouvant rencontrer des pesanteurs faisant courir le risque d’un retour en arrière, etc.), la cohérence voudrait que le Chef de file de l’opposition rejette toutes élections par le peuple souverain en demandant qu’on procède par consensus, dès lors qu’en amont il dénie au peuple souverain de choisir sa Constitution générant les élections, le cloisonnant à l’acceptation du consensus d’alors où le peuple n’était pas concerné, et curieusement en aval il trouve que le peuple, à ce moment-là, est apte pour choisir ses Dirigeants !

Des pans entiers de la population demandent une nouvelle Constitution

Ensuite des pans entiers de la population veulent et demandent une nouvelle Constitution pour pouvoir la conformer aux évolutions ambiantes de leur monde, et notamment avoir la possibilité de porter leur choix sur un leader de leur convenance, et non être bridés dans un choix entre le pire et le moins bon. C’est dans ce contexte qu’est accueilli ce 31 octobre 2019 le Président Alpha Condé, cet homme qui cristallise à lui tout seul c’est-à-dire fait converger en lui l’espoir de pans entiers du peuple de Guinée, mais en même temps la hantise de manifestants sur l’organisation d’un référendum pour une nouvelle Constitution qu’ils assimilent à un 3e mandat du Président Alpha Condé tant ils reconnaissent, implicitement, sa popularité, son ancrage chez ses concitoyens qui ne voudront pour rien au monde  se séparer de lui en si bon chemin. Assurément, cet accueil était placé dans l’esprit des gens, qu’on le veuille ou non, dans une sorte de pré référendum sur cet homme dont le verdict devait se mesurer à travers une mobilisation d’accueil synonyme d’une adhésion ou non. Et au-delà de l’immense accueil populaire, les augures auraient dit, au vu des manifestations sémiologiques lors de cet accueil considérées alors comme un arbitrage, que le choix divin est déjà fait sur cet homme, ce Président Alpha Condé sous-tendant le «oui» au référendum déclamé par ce peuple. Nul doute que les érudits d’aujourd’hui en matière divine verront dans ces manifestations sémiologiques un éclairage divin sur le choix du «oui» à adopter lors du futur référendum, à l’image du même type d’éclairage sur le choix du Président guinéen en 2010, et c’était déjà Alpha Condé ! Et comme par hasard, ou sans doute comme par prédestination, il y avait cette pancarte brandie au ciel, d’où est tombée la bienfaitrice pluie du jour, d’où est descendu l’avion du Président Alpha Condé, mentionnant cet apophtegme, c’est-à-dire cette sentence, cette décision claire et précise de ce peuple disant «ABARA GUÉ LANDÉ » qui a fini de faire le tour du monde, à savoir «c’est déjà entendu, c’est déjà acquis» (en langue soussou) ! La force et la réalité de la dimension sémiologique de l’accueil du Président Alpha Condé se mesurent d’autant plus dans le parallèle avec la réponse de l’opposition ayant organisé une semaine plus tard c’est-à-dire le 7 novembre, une manifestation, que celle-ci, s’étant voulue en écho à la ferveur populaire lors de l’accueil du Président, s’est déroulée sous un soleil chaud, ardent, comme une réponse sémiologique symétrique de rejet de cette opposition et de choix sur Alpha Condé à travers les signes distillés lors de son accueil et symbolisant le bonheur. Face au choix du destin, on n’y peut rien, même si on essaie de nier le «ABARA GUÉ LANDÉ » ! Et cela s’est matérialisé dans la liesse populaire réservée au Président Alpha Condé.

Liesse populaire

L’accueil réservé au Président Alpha Condé, avec ces foules en liesse, est de la dimension d’un évènement, c’est-à-dire ce genre de fait d’une importance toute particulière et qui marque l’actualité. C’est ce type d’évènement qui émerveille, fascine comme par exemple cette ferveur autour des représentants d’une Nation ayant gagné une compétition continentale, même si on sait qu’il peut y avoir partout dans le monde des ressortissants d’un pays qui n’auraient pas souhaité que leur Nation aie gagné, mais toujours est-il que la ferveur est là, présente et vivace. Ce genre de ferveur ne laisse aucune couche d’une Nation indifférente même si cela ne signifie pas que tous les éléments de chacune de ces couches se sentiront tous concernés, à l’image de ces ressortissants d’un pays exemplifiés ci-dessus en termes de victoire de leur Nation. Ainsi pour ce Représentant de notre Nation qu’est le Président Alpha Condé, porté en triomphe comme cela se doit, la ferveur populaire n’a épargné aucune couche de notre Nation : Ménagères, Retraités, Commerçants, Employés de bureau, Enseignants, Etudiants, Elèves, etc. Dans ce genre d’évènement, tout ce monde veut donc être de la fête et se donne les moyens d’être de la fête. Même des élèves peuvent être pris par cette ferveur populaire, et surtout les élèves, car ils ont pu connaitre Greta Thunberg, cette élève suédoise de 16 ans, militante écologiste contre le réchauffement climatique et qui a réussi à forger une conscience citoyenne écologiste au niveau de multitudes d’élèves dans le monde.

Gage protecteur de leur environnement retrouvé chez Alpha Condé par ces élèves Guinéens

Ces élèves guinéens qui ont tenu à être de la fête autour de leur Président, à l’instar des autres couches de notre Nation, ont compris qu’Alpha Condé est une garantie pour la préservation de l’environnement dont ils vont hériter. Ces élèves ont vu leur Président, dans la quête d’électrification généralisée de leur pays, développer les barrages pour tendre de plus en plus vers les énergies hydrauliques renouvelables à la place des énergies thermiques découlant de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) polluants pour leur environnement. Ces élèves ont vu leur Président instaurer une campagne de reboisement et planter lui-même un arbre, et cela revêt d’énormes bienfaits sur l’environnement. Les spécialistes démontrent en effet que les arbres sont une richesse inestimable qui contribue de plusieurs façons à améliorer la qualité de vie. Ils disent en effet qu’un arbre absorbe les polluants atmosphériques, le bruit et les eaux de pluie, tout en diminuant le ruissellement dans les égouts. On sait par ailleurs que le reboisement contribue à générer des emplois et à préserver ce patrimoine que constituent les ressources forestières, ce qui est pertinent pour notre pays dont une des régions naturelles est à géographie forestière. Ces élèves ont vu leur Président mettre en place un Ministère de l’Environnement et l’ériger en Ministère d’Etat. Ces élèves ont donc vu le Président mener leur pays au développement et le préserver sur le plan environnemental pour les générations futures qu’ils constituent. Quoi donc de plus naturel et normal que ces élèves reconnaissants témoignent de leur admiration pour leur Président en participant à la fête de son accueil ! Au moment où des cohortes d’élèves, un peu partout dans le monde sous la houlette de la jeune Greta Thunberg, manifestent pour que les Décideurs tiennent compte d’eux dans les politiques environnementales, ces élèves et étudiants guinéens n’ont-ils pas le droit d’appréciation positive sur leur Président dans ce domaine qui préoccupe leur génération dans le monde, comme le leur dénie ce Chef de file de l’opposition guinéenne qui, sur une télévision étrangère, fustige leur participation à l’accueil de leur Président ! Les élèves et étudiants guinéens sont donc avertis du peu d’intérêt que leur accorde ce Chef de file de l’opposition qui les considère par là comme des Êtres dénués de tout esprit de discernement les confinant alors au seul rôle de citoyens de seconde zone n’ayant pas le droit d’apprécier leur Président, à partir d’un sujet de préoccupation majeure qui les concerne particulièrement.

Manifestation festive sur fond de liberté d’action des citoyens : la différence avec l’opposition

L’accueil en liesse du Président Alpha Condé n’a entravé aucune activité des citoyens, en ce sens que personne n’a été empêché de mener ses activités. Le marché Niger par exemple où nous avons été pendant le passage du cortège du Président a fonctionné, et il en est ainsi de tous les autres marchés. Les étals du marché en bordure directe de la route du Niger étaient vides, mais cela ne découle nullement d’une entrave d’éléments extérieurs, cela résulte tout simplement du réflexe universel de la peur du pickpocket  qui fait qu’on ferme ce que l’on a sur soi de peur qu’on ne nous les dérobe subrepticement, c’est-à-dire de manière furtive et discrète ou tout simplement en cachette. Ainsi à Paris, quand il y a foule dans les stations de métro (transport en commun souterrain), on diffuse systématiquement des messages recommandant de faire attention à ses effets, du fait de la présence de pickpockets, d’où les gens réagissent en fermant sacs, poches, etc., car il y a là risque de se faire subtiliser ses affaires en douce sans pour autant qu’il y ait risque d’agressions pour être dévalisés. C’est cette même réponse avec les étals fermés de la bordure de la route du Niger. Au contraire, les étals sur la rue latérale ne correspondant pas au passage emprunté par la foule ainsi que les étals à l’intérieur du marché étaient ouverts, même si à l’intérieur du marché ce n’était pas la grande affluence, et là aussi c’est normal car dans ces moments de ferveur autour du Président, les clients ou commerçants sont avant tout des citoyens dont beaucoup ont tenu à être de la partie dans cet accueil d’adhésion fabuleux. Les citoyens qui le voulaient ont pu aller vaquer à leurs occupations, les véhicules ont pu circuler, et même certains citoyens ont pu prendre partie à l’accueil et retourner à leurs occupations professionnelles. La différence avec les manifestations de l’opposition, c’est simple : c’est tout le contraire de ce qui est restitué ci-dessus en matière de liberté d’action : les véhicules sont empêchés de circuler en étant caillassés en cas de forcing, les citoyens sont empêchés d’aller travailler en étant agressés, les marchés et commerces sont empêchés de fonctionner en étant vandalisés. En définitive, le tableau est bien parlant entre ces 2 situations : d’un côté l’opposition avec sa stratégie du «moi ou le chaos» se déclinant en blocage des citoyens dans leurs activités pour les forcer à se soumettre à ses positions, l’illustration la plus actuelle étant son refus de référendum et de nouvelle Constitution, d’où sa volonté de contraindre tous les citoyens n’étant pas du même avis à se soumettre à ses positions. De l’autre côté, autour du Président Alpha Condé, la liberté d’action, la poursuite de dynamiques de développement visant à fédérer le plus possible pour que toute la Nation guinéenne puisse bénéficier des fruits de notre processus de développement. Il n’est ainsi guère surprenant, qu’une fois de plus, des manifestations sémiologiques aient déjà éclairé la voie que doivent emprunter les Guinéens avec Alpha Condé, à travers un « Oui » massif à la nouvelle Constitution dans le cadre d’un référendum dans la paix et la sérénité.

Ibrahima Sory KEITA Président Dynamique ALPHA (Aréopage des Lecteurs et Penseurs pour l’Heuristique et l’Action).

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