Conçu à l’origine pour fédérer toutes les formes d’opposition à l’idée d’élaboration d’une nouvelle constitution, prônée par la mouvance présidentielle et une très importante frange de la population, le FNDC est-il si libre, si indépendant des politiques comme le prétendent les dirigeants potiches de ce mouvement ? On devrait très sérieusement en douter, tant leFNDC se présente aujourd’hui comme une caisse de résonnance de la volonté del’UFDG, une simple enveloppe qui cache mal les ambitions hégémoniques de cette formation politique qui use et usera de tous les subterfuges pour assouvir sa soif inextinguible d’occuper le si prestigieux et convoité fauteuil de SEKHOUTOUREA.
Dans un bricolage comme le FNDC, composé d’entités aux forces très inégales, il est évident que le donneur d’ordre sera forcément le pourvoyeur de bataillons de marcheurs ethno-fanatisés, et bailleur de fonds, en l’occurrence, l’UFDG.
Que peut donc cette organisation hétéroclite de circonstance face à cette UFDG dont les militants sont plus que jamais convaincus que le prochain tour sera le leur ?
Que peut faire, face à ce parti phare de l’opposition, une UFR aux forces déclinantes, dont l’unique chance de ne pas tomber dans l’abîme politique est d’être sous protectorat del’un ou l’autre des 2 premiers partis de la scène politique guinéenne, que sont : le RPG-Arc-En-Ciel et L’UFDG? Cette crainte explique à elle seule le mouvement de balançoire pratiqué par l’Union Des Forces Ronchonnes(UFR) entre les 2 mouvances, comme en témoignent ses choix lors des élections législatives de 2013 et celles des dernières communales de février 2018.
Aussi, de quel pouvoir d’influence peuvent disposer ces partis plus connus par leur cancan et leur boucan que par une quelconque assise populaire, et qui, par conséquent, sontfriands de manifestations publicitaires pour sortir de l’insignifiance ?
Enfin, que pèsent réellement ces organisations folkloriques se réclamant de la société civile dont les échecsretentissants des manifestations commanditées par elles (Affaire Kèlèfa Sall, hausse du prix du carburant, prorogation du mandat des députés) ont éloquemment prouvé leur inefficacité et leur manque criard de soutien populaire ?
Mais, comme on peutle constater, ces manifestations improductives et meurtrières ont le triste mérite de satisfaire ses différents acteurs et organisateurs ; du côté de l’UFDG, elles permettent de couvrir d’une sorte de manteau d’envergure nationale ses visées politiques, alors que pour tous les autres, qui ne sont en fait que des décoratifs en souffrance aigues de partisans au sein du peuple, il s’agit tout simplement de se mettre en valeur en profitant de l’indéniable capacité de mobilisation de cette formation, en somme de s’ octroyer une auréole qu’elles sont incapables d’obtenir par elles-mêmes.
La conséquence qui découle de tout ce qui précède est qu’on est indiscutablement en face d’une « ufdgisation » du FNDC.
Pour nous convaincre du contraire, les dirigeants du front devront, hic et nunc, répondre aux interrogations suivantes :
-Pourquoi l’écrasante majorité des dirigeants des démembrements du FNDC proviennent- ils du premier parti de l’opposition ?
-Pourquoi les zones de turbulences et de violences du FNDC épousent exactement les contours géographiques de l’ethno land politique de l’UFDG dans la commune de Ratoma, à Conakry, et jusque dans ses prolongements à l’intérieur du pays ?
-Pourquoi 99% des patronymes des manifestants arrêtés, blessés ou tués lors des manifestations sont exactement les mêmes que ceux que l’UFDG a toujours réclamés comme étant ses militants ?
-Pourquoi, à l’image de l’UFDG, organiser une marche funèbre pour les victimes, et aller les enterrer dans un carré de cimetière dédié aux dits martyrs de ce parti, alors qu’elles sont censées ne pas appartenir toutes à la même chapelle politique, le FNDC étant, par définition, une organisation non inféodée aux formationspolitiques ? Conakry manquerait – t-il si cruellement de cimetières pour avoir été obligé de les enterrer tous, en un seul et même endroit, qui sent à mille lieux les relents nauséabonds de la manipulation de l’ethno stratégie politique ?
-L’absence ou l’extrême rareté des patronymes appartenant aux autres régions du pays ne signifie-t-elle pas, d’une part, que le peuple, dans son écrasante majorité refuse de tomber dans le piège de l’UFDG, et que de l’autre, les entités décoratives ou édulcorantes n’ont aucun poids ?
–L’antenne FNDC de Labé peut-elle réellement prouver son innocence dans les attaques répétées contre le cortège du Premier Ministre, par les émules de la section cailloux de l’UFDG, quand on se réfère aux menaces proférées par elle, la veille même de la visite du Chef du Gouvernement, menaces encore disponibles sur certains sites de la place ?
-Enfin, que penser de cette curieuse et troublante appréciation du FNDC qui, comme l’UFGG, croit dur comme fer que la paralysie de la ville par des moyens violents, donc anticonstitutionnels, est un signe de leur réussite ? Cette organisation qui prétend défendre la constitution n’a-t-elle pas qualifié de succès la paralysie d’une partie de la ville de Conakry, obtenue dans la violence, lors de leur mouvement insurrectionnelmort-né du 14 octobre 2019 ?
En un mot comme en mille, il apparait clairement que l’enchevêtrement, l’imbrication des visions, des pratiques et même du personnel dirigeant du FNDC et del’UFDG sont si inextricables qu’on peut affirmer, sans aucun risque, qu’il s’agit là des2faces d’une même médaille.
Pour finir, nous disons à l’UFDG et à son sosie, le FNDC, que la rue ayant montré ses limites, il est temps de revenir à la table de négociations.
N’est-ce pas pour avoir trop cru à la force de déstabilisation de la rue, et aux discours guerriers de ceux qui prétendaient faire tomber le ciel sur cette terre bénie de Guinée si on touchait à un seul de leurs cheveux, que le coordinateur du FNDC et certains de ses collègues croupissent toujours en prison, dans l’indifférence de la grande majorité des Guinéens qui les considèrent comme des fauteurs de troubles ?