Les membres de collectif « Touche pas à ma sœur » a tenu au Centre culturel franco guinéen de Conakry, ce vendredi 6 décembre, un point de presse, afin de donné les objectifs que ces femmes se sont assignées dans le cadre du combat qu’elles mènent face au harcèlement dont la couche féminine est victime dans la société guinéenne.
Composée d’un bureau de 6 membres, ce collectif compte bien aller jusqu’au bout dans sa mission.
De prime abord, Mariam Diallo, présidente du collectif, a expliqué que le celui-ci a pour objectif « de lutter contre le harcèlement en milieu scolaire, universitaire, professionnel et familial, en Guinée ».
Pour ce qui est fait, elle a estimé que : « Pour le moment, nous avons trouvé un numéro vert (629 14 95 59) et aussi un cabinet d’avocat « DS », qui va gratuitement s’occuper des victimes. Si une jeune femme est victime de harcèlement, ce que nous allons faire, nous allons essayer de communiquer suffisamment, pour leur faire comprendre qu’il faut suffisamment de preuves, parce que sans preuve, on ne peut pas porter plainte, aller en justice ou faire quoi que ce soit. Pour un début, nous allons sensibiliser ces jeunes filles à venir vers nous, et nous les accompagnerons tout au long de la procédure. On va chercher un psychologue qui va les suivre, parce que le harcèlement peut être un traumatisme pour les jeunes femmes, certaines peuvent le vivre très mal ».
Avant de déplorer, par ailleurs, que : « Vous n’êtes pas sans savoir, qu’aujourd’hui, dans les universités, il y a des jeunes filles qu’on recale, parce qu’elles n’ont pas accepté d’être avec le professeur. Nous connaissons de très grandes sociétés ici, où les filles ne signent pas un contrat avant de coucher avec le directeur. Je pense que c’est vraiment inhumain. On a toutes été victimes, je pense que pour moi, ça été l’une des raisons pour lesquelles je me suis lancée dans l’entreprenariat. A un moment, j’avais l’impression qu’il était écrit sur mon front « couchez avec moi ». Et aujourd’hui, c’est considéré comme si c’était normal… »
Même si elle estime que le combat « n’est pas facile », elle espère que : « Imaginez, que quand on va commencer, qu’un fondateur d’une université tombe, ou bien qu’un directeur d’une école tombe, qu’un père de famille tombe et que tout le monde parle de lui, je pense que beaucoup de personnes seront épargnées, parce que dans cette université-là, je ne pense pas qu’on refera cette chose-là. Une seule victoire est énorme. Il suffit qu’une seule personne fasse le premier pas et les autres vont suivre ».
Elle a ajouté, par ailleurs, que : « Nous nous sommes dit qu’il faut commencer quelque part. Nous l’avons vécu, on est en train de le vivre, les petites sœurs ou nos filles qui sont en train de grandir, qu’elles ne vivent pas dans une situation aussi malsaine ; on s’est retrouvé pour créer ce collectif ».
Et de conclure : « Nous savons que ça ne va pas être facile, mais on ira jusqu’au bout ».
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com