La Journée internationale des droits de l’homme a été célébrée par anticipation, ce lundi 9 décembre, dans un réceptif hôtelier de la place. La cérémonie a été présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement, Ibrahima Kassory Fofana. « Jeunes défendez les droits de l’Homme » est le thème retenu par le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme.
Abdoul Gadiri Diallo, président de l’Organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH), au nom des ONG de défense des droits de l’homme, soutient : « En Guinée, les 71 ans de l’adoption de cette déclaration coïncident avec un certain nombre d’événements importants en matière de droits de l’homme. Il s’agit notamment de : l’adoption par l’Assemblée nationale des codes civils et de l’enfant révisés ; de l’adoption par le gouvernement d’une politique nationale en matière de droits de l’homme et d’une stratégie nationale de prévention des conflits ; de la nomination des juges d’application des peines pour tenter de mettre fin aux détentions préventives prolongées et de veiller à la libération des condamnés ayant purgé leurs peines dont regorgent les maisons d’arrêt », s’est-il réjoui.
Tout n’est pas rose, estime le président de l’OGDH, parce que, selon lui, les ONG qui défendent les droits de l’homme restent préoccupées par un certain nombre de situations dont entre autres, la cristallisation du débat autour du changement de la constitution qui a engendré des manifestations ayant entraîné au moins 20 morts, de nombreux blessés, des arrestations et des dégâts matériels ; la publication du décret convoquant les électeurs pour des législatives, le 16 février 2020, maintes fois reportées. Une date contestée par une partie de l’opposition qui dénonce une fuite en avant, au motif que le fichier électoral n’est toujours pas assaini ; le faible engagement des autorités à mener des enquêtes pour faire la lumière sur les violences qui ont caractérisé les dernières manifestations organisées par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ; le retard accusé dans l’organisation du procès portant sur le dossier du 28 septembre 2009, alors que l’instruction est close depuis décembre 2017; une situation carcérale caractérisée par les mauvaises conditions de détention dans les maisons centrales et d’arrêt dues à la surpopulation carcérale entraînant des décès et des maladies.
Prenant la parole, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a tenté de rassurer les ONG sur leurs préoccupations. « Je tiens à donner l’assurance que le gouvernement reste engagé et résolu dans la mise en œuvre des recommandations de l’examen périodique universel dans le traitement du dossier des évènements du 28 septembre 2009, en vue de la tenue effective du procès dès 2020 ; dans les enquêtes relatives aux pertes en vies humaines et autres incidents survenus lors des récentes manifestations à Conakry et à l’intérieur pays », dira le chef du gouvernement guinéen.
« Notre engagement pour l’amélioration de la situation des droits de l’homme couvre également des droits de développement et l’ensemble des questions des droits économiques, sociaux, culturels, notamment le droit à la santé, à un cadre de vie sain et à la protection des enfants. Tous les Guinéens doivent se mobiliser comme un seul homme pour incarner les valeurs républicaines et réaffirmer haut et fort notre refus commun de la désarticulation sociétale », a renchéri Ibrahima Kassory Fofana.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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