Après son ouverture, le 26 décembre dernier, le procès des éléments des forces armées guinéennes s’est poursuivi, ce lundi 30 décembre au tribunal militaire permanent de Conakry. Dès l’ouverture de l’audience criminelle par la présidente Mme Lalla Keïta, il y a eu jonction de procédures vu la ressemblance du dossier qui concerne 27 personnes et un autre dossier qui ne concerne qu’une seule personne.
Ils sont poursuivis pour « vol aggravé, incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, révolte, désertion, rébellion, participation à une association de malfaiteurs, recel de malfaiteurs, complot, détention illégale d’armes et entrave à la saisine de la justice au préjudice de l’État ».
Pour cette journée d’audience, après l’identification des prévenus, un seul militaire a comparu devant le tribunal militaire criminel. Il s’agit de Capitaine Alkaly Facinet Touré, en service au camp Alpha Yaya Diallo. Il a été incorporé dans l’armée en 1993, marié et père de huit enfants.
A la barre, cet officier de l’armée guinéenne a rejeté les faits qui lui sont reprochés. Sur la question de savoir s’il connait le pourquoi il est au tribunal, il a répondu en haute voix « non, moi-même je ne sais pas pourquoi je suis là. J’ai été arrêté depuis le 31 décembre 2018 », a-t-il rappelé.
Poursuivant sa déposition, le capitaine soutient qu’après son arrestation au camp Alpha Yaya, il a été détenu dans une cellule dudit camp pendant des heures avant d’être transféré au haut commandement de la gendarmerie nationale. De là, il sera conduit au PM3 de Matam ou il a passé un mois de détention, explique-t-il.
Le 1 février 2019, capitaine Touré a été présenté à un juge d’instruction au tribunal militaire ; il sera mis sous-mandat de dépôt et conduit à la maison centrale de Corontie. Dans son audition pendant les enquêtes, capitaine Touré, a déclaré avoir une arme avec lui depuis son retour de la frontière et d’une mission onusienne en Sierra Leone.
Une partie qui a fait traîner le débat entre le ministère public et l’accusé, est la manière dont l’officier s’est procuré l’arme. Selon lui, c’est lors du ratissage à la frontière, après l’attaque rebelle, qu’il a ramassé l’arme et une fois au camp Alpha Yaya, toute les armes ont été mises à l’armurerie. C’est par après qu’il a fait une demande d’obtention d’une arme. Et de son côté, le ministère public n’était pas convaincu des arguments avancés. C’est ainsi qu’il a demandé au tribunal d’accepter que le commandant d’unité armurerie comparaisse pour expliquer comment ça se passe.
Au cours des débats, les avocats de la défense ont formulé une demande de liberté pour capitaine Alkaly Facinet Touré, tout en estimant que leur client est détenu illégalement parce que les faits qui lui sont reprochés, ont eu lieu dans la nuit du 24 au 25 janvier 2019 or lui il a été arrêté le 31 décembre 2018. Une demande rejetée par le ministère public et la partie civile.
Dans son délibéré, le juge Lella Keïta, a rejeté la demande de liberté pour le capitaine Alkaly Facinet Touré et a ordonné la comparution du commandant de l’armurerie du camp Alpha Yaya Diallo. Ensuite, elle a renvoyé l’audience pour le 6 janvier 2020.
Il faut noter que sur le nombre des accusés, cinq sont en fuite. Et dans la salle d’audience, trois civils étaient parmi les accusés.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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