Censure

Conakry/De l’art pour lutter contre l’émigration clandestine

La deuxième édition du festival graffiti s’est déroulée du 6 au 12 décembre dernier à Conakry. Le thème de cette année portait sur l’immigration clandestine des jeunes. Pour sensibiliser cette couche, ces artistes ont décidé d’utiliser leur génie créateur.

L’histoire a été retracée sur le mur de la cour de la bleue zone de Dixinn, côté autoroute. L’œuvre a été remise aux responsables du lieu, ce vendredi 10 janvier, dans l’après-midi.

« L’histoire qu’on a représentée ici sur le mur, c’est l’histoire d’un jeune guinéen qui a quitté son beau village, qui a pris le chemin de l’aventure jusqu’arriver en Libye. Dans l’histoire, on a pu représenter toutes les réalités des clandestins, les réalités de la Libye, l’esclavage, les réalités de la Méditerranée, juste pour montrer un petit peu parce que nous n’étions pas là-bas. Avec les informations qu’on a eues, on a essayé de matérialiser, de montrer à la population qu’est-ce qui se passe sur cette route-là », a expliqué Oumar Chimère Diawo, artiste, peintre, graphiste.

« Et comme on fait du graffiti ; le graffiti, c’est l’art du peuple, c’est l’art de la rue. On voulait avec nos moyens, essayer de véhiculer un message portant sur l’immigration clandestine et motiver les jeunes guinéens à rester en Guinée et d’investir et réussir », a clarifié Oumar Chimère Diawo.

Par ailleurs, « dans le graffiti, il y a quatre styles qu’on a représentés ici, on a le while style, du bubble style, du réalisme et la caricature. C’est juste pour toucher plus de monde. Parce qu’il y a des gens qui sont attirés par le réalisme, d’autres qui sont attirés par tout ce qui est abstrait et il y a d’autres qui sont attirés par la caricature ».

Pour sa part, Mbaye Ais Fall alias Lefa, administrateur de l’ONG Guinée Challenge qui a initié le festival graffiti, a rappelé :  « Ça, c’est notre deuxième édition. Par rapport à la première édition, nous avons fait un grand pas. A la deuxième édition, nous avons parlé de l’immigration clandestine que nos frères sont en train de faire aujourd’hui. La Guinée ou l’Afrique est en train de se vider de ses bras valides, les jeunes de demain, c’est-à-dire l’avenir. Tout le monde veut aller en Europe pensant que c’est là-bas, l’avenir. Nous nous sommes en train de leur dire que la Guinée, c’est l’avenir, il faut rester en Guinée, croire à ce que tu fais (…). Tu vas réussir dans ce que tu fais », a dit Mbaye Ais Fall.

Selon les organisateurs, pendant le festival (du 6 au 12 décembre), une plateforme a été ouverte aux jeunes guinéens pour exposer et vendre leurs produits pendant 7 jours. A cela s’ajoute des formations en communication digitale, en commerce, en développement personnel et leadership féminin.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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