De passage à Paris, Rachid Ndiaye, ministre d’État et conseiller spécial d’Alpha Condé, a accordé une interview à nos confrères de Jeune Afrique. Ci-dessous un extrait.
Jeune Afrique : Nous sommes à cinq jours d’un double scrutin qui a déjà été repoussé à deux reprises. Se tiendra-t-il, cette fois ?
Au moment où nous nous parlons, il n’est pas question de report
Rachid Ndiaye : Oui. Au moment où nous nous parlons, il n’est pas question de report. Les électeurs voteront ce dimanche. On doit se fier à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a proposé la date du 22 mars. Celle-ci a fait l’objet d’un décret de la part du président de la République. Elle est de facto actée.
Est-il prudent de maintenir le double scrutin avec l’épidémie de COVID-19 ?
N’y-a-t-il pas eu des élections dimanche dernier à Paris ? Nous n’avons qu’un cas en Guinée. L’État a multiplié les dispositifs pour se prémunir du virus et de ses conséquences. Cela suffit. Comme à chaque élection, tous les dispositifs de sécurité ont été pris, notamment par le biais de la sécurisation des bureaux de vote par les forces de sécurité. Des communiqués seront faits en temps et en heure si d’autres dispositifs venaient à s’ajouter.
ces 47 députés (de l’opposition au sein de l’Assemblée sortante, ndlr) qui dénoncent aujourd’hui le fichier électoral guinéen tirent leur légitimité de celui-ci
Dimanche, le double scrutin se déroulera sans les 2,5 millions d’électeurs problématiques, dont la présence sur le fichier était dénoncée par les deux principaux partis de l’opposition, qui ne participeront pas aux législatives et appellent au boycott du scrutin. N’aurait-il pas été plus prudent de remettre les compteurs à zéro, et de réintégrer ces deux partis dans le processus ?
l’opposition a fait son choix (boycott), nous sommes obligés de le respecter
Non. Ce qui embête réellement l’opposition, c’est la question du référendum et non les législatives. Il est important de rappeler que ces 47 députés (de l’opposition au sein de l’Assemblée sortante, ndlr) qui dénoncent aujourd’hui le fichier électoral guinéen tirent leur légitimité de celui-ci.
L’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des Forces républicaines (UFR) ont décidé en toute souveraineté de boycotter les élections en se retirant du processus.
Dans un système démocratique, il est préférable que tous les acteurs participent au scrutin. Mais, dans ce cas de figure, l’opposition a fait son choix, nous sommes obligés de le respecter. Ce sera sans elle.
Extrait de l’interview Maintien du double scrutin en Guinée : « N’y-a-t-il pas eu des élections dimanche dernier à Paris ? »