La force de la démocratie réside dans l’expression populaire. Le peuple a le pouvoir de rejeter en bloc tout projet ou l’accepter.
L’expérience montre dans les grandes démocraties que les grandes réformes institutionnelles sont, le plus souvent adoptées par référendum.
Nous pouvons citer à titre d’exemple :
- le rejet du colonialisme, la souveraineté et l’indépendance territoriale de la Guinée vis-à-vis de la France qui a été faciliter par le référendum du 28 septembre 1958 ;
- l’adoption de la Constitution Française de la Vème République par référendum du 28 septembre 1958 ;
- l’élection du Président de la République française désormais au suffrage universel direct rendue possible par le référendum du 28 octobre 1958. Pour ne citer que ceux-ci.
Quant à la question du référendum constitutionnel en Guinée, je pense que le débat ne se trouve plus au niveau juridique, sinon les juristes l’auraient démontré ; force est de reconnaître que dorénavant, cette question appartient à la sphère politique.
Juridiquement, la procédure suivie par le gouvernement ne souffre ni d’inconstitutionnalité ni d’irrégularités (voir l’avis et l’arrêt de la Cour Constitutionnelle à ce sujet).
Pour ceux qui se souviennent encore, j’avais dit dans une de mes publications sur les réseaux sociaux datant du 31 octobre 2019, que « cette histoire de réforme constitutionnelle en Guinée s’inscrit dans une logique de règlement de compte entre acteurs politiques au détriment du peuple de Guinée.
Celles et ceux qui militent aujourd’hui pour la nouvelle constitution, autrefois étaient opposé à toute velléité et se battaient pour la préservation de l’intangibilité constitutionnelle ; pour des intérêts politiciens, on ne les a pas écoutés ».
D’ailleurs, après « le coup d’Etat constitutionnel d’alors », certains d’entre eux furent récompenser aux fonctions de hauts dignitaires de l’Etat (Premier ministre, ministre…). La roue, tourne-t-elle aujourd’hui en faveur de l’opposition d’hier ? Pourtant, si on l’avait évité en 2001 au bénéfice du Général Lansana Conté, ça aurait pu être un bon précédent pour la République s’agissant de l’alternance démocratique, mais hélas !
En toute objectivité, on ne peut pas prétendre être croyant le matin et le soir venir profaner le coran, la bible ou la torah, autrement, aller à la mosquée le matin et par la suite, aller rendre visite au charlatan, le soir.
J’ai la ferme conviction qu’on ne peut pas faire du nouveau avec l’ancien.
À mon avis, le véritable débat doit être posé par les jeunes et être orienté vers le renouvellement intégral de la classe politique guinéenne. Le militantisme fanatique des jeunes doit cesser.
Empêcher vaille que vaille le scrutin du 22 mars prochain par la violence n’est pas la solution. Laissez le peuple s’exprimer pour ou contre cette réforme constitutionnelle, car vous ne pouvez lui ôter ce qui lui appartient de manière souveraine : voter, c’est à la fois accomplir un devoir citoyen et s’exprimer en faveur de la démocratie.
Mamady Diawara, Juriste en Droit Public
Limoges, France.