De nombreux Guinéens sont choqués d’apprendre que le gouvernement n’a baissé que de mille francs le prix du carburant qui était à 10 mille GNF à la pompe. Sur sa page Facebook, le président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, Dansa Kourouma s’emporte : ‘‘9000 francs c’est quoi? C’est foutaise même ! De qui se moque-t-on?’’
C’est dire que la baisse significative du prix du carburant était espérée par bon nombre de Guinéens, compte tenu de la perte de la valeur de l’or noir sur le marché mondial ; mais surtout pour alléger les charges quotidiennes des ménages asphyxiés par les effets du coronavirus.
Cependant si les mesures économiques doivent impérativement être prises par le gouvernement pour aider la majeure partie de la population à supporter ces moments délicats pour les ménages, il faut reconnaitre que baisser le prix du carburant ne profite qu’aux petits et grands bourgeois, aux grands consommateurs ; rarement à la population. Cet avis est largement partagé par des économistes qui estiment que mieux vaut, surtout pendant cette période, subventionner fortement les denrées de premières nécessités (riz, farine, huile, sucre, etc.), et contrôler les prix sur le marché que casser le prix du carburant.
Il faut aussi rappeler que la baisse du prix du carburant n’a pas un effet mécanique immédiat sur la baisse du prix des transports et des produits alimentaires. Par ailleurs, en cette période de crise avec limitation des déplacements et le confinement des populations, la consommation de carburant va fortement diminuer donc n’aura quasiment pas d’impact sur les ménages.