Censure

Bravo à nos sentinelles de la santé ! (Par Dr Sidiki Cissé, Fria)

Depuis le 12 Mars 2020, date d’apparition de l’épidémie au COVID-19 dans notre pays, en dépit d’un manquenotoire  d’équipements et de matériels  de traitements  et  de protection, ressenti même dans les pays  les plus développés ( USA, France, Italie, Espagne), le personnel soignant Guinéen a fait preuve d’engagement patriotique, d’abnégation , de témérité et de professionnalisme qui ont abouti à des acquis qu’il convient de saluer :

– Maintien dans des proportions contrôlables du nombre de cas positifsgrâce à leurs conseils et directives, même si l’augmentation exponentielle du nombre de malades au cours des derniers jours autorise une crainte légitime et appelle, par conséquent, à plus de rigueur et de vigilance: 579 cas positifs, soit moins de 0,0048% de la population, à date.N’eussent  été l’indiscipline de certains de nos compatriotes et le laxisme de certaines autorités dans l’application de l’état d’urgence sanitaire, nul doute que ce  taux aurait pu être encore beaucoup plus faible.

– 87 guéris en dépit de toutes les flagellations   dont le système de santé et son personnel font l’objet de la part de détracteurs indécrottables.

– 5 décès, soit  0,8 % des cas confirmés à date, triste bilan, certes, mais qui est  loin de faire de notre centre  de traitement le mouroir que certains avaient diaboliquement prophétisé. 

Même si nous sommes certainement encore loin d’être au bout de nos peines, il serait injuste de ne pas rendre hommage à ces intrépides  guerriers qui risquent leur vie pour sauver la nôtre.

Prenant  en compte  ces  résultats encourageants  obtenus  par nos vaillantes sentinelles, l’heure doit être  à la mobilisation générale, à l’union sacrée pour  formuler des politiques hardies  et proposer des initiatives en vue de bouter hors de notre pays ce  virus maudit, et non à des insinuations politiciennes comme le font  certaines formations politiques à la recherche d’un second  souffle introuvable,  en l’occurrence l’Union  Des Forces Républicaines, l’UFR de l’ex Haut Représentant du Chef de l’Etat.

En effet, sur son compte twitter du 5 Avril 2020, le président de l’UFR écrit : « dix ans sans infrastructures sanitaires, finis les promesses inutiles, on est dans le monde réel ».

A sa suite, son secrétaire exécutif s’engouffre aussi dans la même brèche, en affirmant qu’il valait mieux construire des structures sanitaires que des hôtels, comme si lesdeux étaient antagoniques.

Avant de démonter ces grotesques déclarations, reflets à la fois de médisances et d’ignorance coupable, notons qu’elles n’apportent aucune valeur ajoutée à la lutte contre le COVID-19, et, plus grave, elles  peuvent être de nature à  créer la peur et la désaffection des populations vis-à-vis des structures sanitaires publiques qui restent pourtant les lieux les plussûrs pour leur protection.

                 « Construire des structures sanitaires plutôt que des hôtels »

Indiscutablement, on est là en présence  d’une vision très courte du problème car,  rappelons à ceux  qui pourraient l’ignorer, la construction des infrastructures  hôtelières et sanitaires  fait partie des  éléments  indispensables au  développement  harmonieux et équilibré d’un pays. N’observe-t-on pas actuellement que les pays occidentaux, en dépit  du nombre et de la qualité de leurs infrastructures sanitaires, réquisitionnent en cette période de pandémie à  covid-19 des hôtels, des gymnases et autres espaces disponibles pour  y héberger des malades ? Une telle opération pourrait bien être envisagée chez nous, si le besoin s’en faisait sentir, comme l’a d’ailleurs  si  bien  suggéré le Président  de la République, le Professeur Alpha  Condé. En outre, n’oublions pas qu’en temps normal, c’est-à-dire, hors épidémie, les hôtels créent des emplois, attirent les touristes et contribuent au budget national  par les impôts et taxes qu’ils payent.

               « Dix ans sans infrastructures sanitaires, finis les promesses inutiles, on est dans le monde réel »

Dire que le système sanitaire  guinéen est parfait  relèverait de la pure démagogie. Mais parler comme le  Président  de l’UFR, c’est faire preuve  d’aveuglement politique  qui conduit son auteur à des mensonges grossiers qui ne l’honorent  guère.

Dans sa franchise habituelle, le Président de la République, le Professeur Alpha Condé a toujours dénoncé  les faiblesses d’un système sanitaire dont il a hérité à son accession au pouvoir en 2010 Et depuis, il n’a cessé, de façon progressive  et méthodique, de poser des actes qui méritent d’être connus et salués :

-1) le budget de la santé est passé d’environ 2, 3 % à environ 8%. Contrairement à ce qui se papote chez nous, ce taux place notre pays au-devant de beaucoup d’autres de la CEDEAO, et à égalité avec ceux souvent cités par les détracteurs du régime. Les habitués des rencontres ouest africaines sur les questions de santé sont bien placés pour témoigner que notre pays est loin d’occuper la queue du peloton dans notre sous-région, en termes d’allocation budgétaire en faveur  du  secteur.

-2) extension et réhabilitation de l’Hôpital Donka, de l’hôpital Sino-Guinéen, et construction de la clinique Bernard Kouchner à Coronthie .

-3) réhabilitation et ou extension de plusieurs hôpitaux régionaux et préfectoraux (Coyah, N’Zérékoré, Lola,Boffa,koubia, Kankan, etc…) 

-4) construction de CETEPI (Centre de Traitement Epidémiologique dans les 33 préfectures et dotation de chaque hôpital préfectoral d’au moins 2 ambulances depuis la terrible épidémie à virus Ebola de 2014.

-5) existence de 4 laboratoires capables chacune d’identifier l’agent causal de n’importe quelle maladie à potentiel épidémiologique, et d’un projet renforcement des capacités de nombreux laboratoires :.

-le laboratoire DTRA (DéfenseThreatReduction  Agency) à l’INSP(Institut National de Santé Publique).

– le Laboratoire de fièvre hémorragique de Nongo

-Institut Pasteur de Guinée logé à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

-le CREMS (Centre de Recherches enEpidémiologie- Microbiologie et en Soins), plus connu sous le nom de Laboratoire Russe à Pastoria, Kindia.

– projet LABOGUI, doté d’une enveloppe financière de sept millions d’euros, avec l’AFD (Agence Française de Développement) comme bailleur principal pour la réhabilitation et le renforcement des capacités  d ‘analyse de 39 laboratoires à travers le pays.

-6) des Genexpert, appareil d’analyse de biologie moléculaire, disponibles dans la plupart des  capitales régionales, et qui n’attendent que les Kits correspondants pour entrer en service.

Loin d’être exhaustives, ces énumérations prouvent à elles seules  que nous sommes bien dans le monde réel des  actes posés et vérifiables du Président bâtisseur Alpha Condé, et non dans celui de la médisance, de la digression et de la fantasmagorie,  imaginé  par un politicien angoissé par  une fin de parcours  toute proche.

 Oui ! On est  bien  évidemment encore dans le monde réel lorsqu’on constate, effaré et impuissant, que le Covid-19 a réussi à déborder largement les systèmes sanitaires les plus performants de ce monde, conduisant à de véritables hécatombes, des dizaines de milliers de morts ; de ce fait, il est moralement inacceptable et totalement inopportun  que  certains politiciens  choisissent  cette difficile et horrible période  pour régler des comptes à des adversaires politiques.

Il y a un temps pour le sérieux, et un temps pour les balivernes.

Le Covid-19 est un cas suffisamment sérieux qui interpelle les Guinéens de tous bords à s’unir, sans délai ni conditions, pour vaincre ce virus responsable de cette terrible  et dévastatrice pandémie.

Alors, gardons nos réquisitoires pour la fin de la pandémie !

Courage et félicitations à nos valeureux soignants et que DIEU LE TOUT PUISSANT nous protège tous !

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