Ceux-là qui ont donné tort au Président CONTE en 1990 de faire démarrer notre démocratie avec deux (2) partis ont eu tort. Il faut donner le temps au temps !
Où sont passés les acquis de 2006, 2007, 2008 et 2010 ?
La floraison des partis politiques qui a suivi l’ouverture démocratique dans notre pays aurait dû alerter les observateurs objectifs. Quel est le rôle d’un parti politique ?
C’est d’élaborer un programme de gouvernement, c’est-à-dire un certain nombre de règles à appliquer dans les domaines politique, économique, social, culturel pour promouvoir le bien commun. C’est ensuite de proposer aux citoyens des hommes compétents et intègres capables d’appliquer ce programme. C’est également, tant qu’on n’est pas au pouvoir, de convaincre les futurs électeurs de la valeur de ce qu’on leur propose et de les regrouper pour qu’ils puissent par leur vote, donner aux responsables du parti la mission de gouverner selon ces grandes orientations. Ce dernier volet suppose tout une action d’éducation civique pour permettre aux citoyens de comprendre les grands intérêts en jeu au niveau national et d’exercer de façon responsable leur devoir d’électeur, le moment venu.
Il n’y a pas vingt-cinq façon de gouverneur un pays : il y a quelques grandes options : le libéralisme, le socialisme, le communisme. Et à l’intérieur de ces options, il y a des stratégies, des décisions, qui sont plus souvent imposées par les circonstances, qu’inspirées par une doctrine. On peut contester le choix du Président CONTE de limiter à 2, le nombre des partis autorisés en Guinée. Ce choix peut paraître peu démocratique, il était au moins réaliste et porteur d’un message d’éducation civique.
Lorsqu’on voit se constituer des centaines de ‘’partis’’ politiques, on ne peut pas s’empêcher de poser quelques questions :
- Chacune de ses formations a-t-elle un programme diffèrent de celui des autres ?
- Ou, plus simplement a-t-elle un vrai programme de gouvernement ?
- Chacune de ses formations a-t-elle en son sein des gens compétents, capables de diriger le pays et de lui faire tenir son rang sur le plan international ?
- Ne s’agit-il pas d’organisations de défense des intérêts de classe, de caste, d’ethnie ?
Ne s’agit-il pas plus simplement de machines électorales destinées à faire accéder leur créateur au pouvoir et à ses avantages : assuré, pour une raison ou une autre de recueillir quelques centaines de voix, il les négocie contre une fonction gouvernementale ou au moins un poste d’autorité d’où il pourra ‘’renvoyer l’ascenseur’’ à ceux qui, par leur bulletin de vote, lui ont permis de l’obtenir.
Quand on sait le coût des opérations électorales pour lesquelles le gouvernement en place est souvent obligé de quémander l’aide financière de l’étranger, on peut se demander si cela vaut la peine de gaspiller cet argent pour imprimer les affiches et les bulletins de vote de centaines de candidats qui n’ont aucune chance d’être élus. Quand on sait le rôle que devraient et pourraient jouer la radio diffusion et la télévision pour éduquer les citoyens et les informer réellement des grands problèmes du pays, on peut se demander si cela vaut la peine de gaspiller des heures d’émission pour donner, pendant quelques instants, la parole à des tas de gens qui n’ont rien à dire.
Quand on considère les sommes dépensées pour l’achat de véhicules pour les caravanes électorales et le carburant pour les faire fonctionner, pour le matériel de sonorisation, des réunions, pour l’impression de tracts et la fabrication de tous les gadgets (tee-shirts, pagnes, casquettes, ballons, etc…), on peut se demander si tout cet argent ne serait pas mieux employé à créer des emplois. Quand on totalise tout le temps passé par des hommes et des femmes actifs, des travailleurs, on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux qu’ils fassent le travail pour lequel ils sont payés et qui serait certainement plus utile pour le développement du pays.
Certains ont cru que l’instauration d’institutions démocratiques en guinée serait une solution miracle à tous les problèmes. Des dirigeants occidentaux, atteints d’une myopie qui les empêchent de voir ce qui se passe chez eux, se sont cru autorisés à suggérer à leurs homologues africains de copier servilement un régime qui, dans sa forme actuelle en occident, est le résultat d’une longue évolution, et malgré, cela n’est pas à l’abri des déviations.
Nous devons nous convaincre, que si les principes qui inspirent la démocratie sont, en théorie, susceptible de respecter la dignité de l’homme et de promouvoir le bien commun, ils peuvent aussi camoufler les pratiques attentatoires à cette dignité et à ce bien commun. La démocratie n’est pas une panacée, une recette passe-partout pour résoudre d’un coup de baquette magique tous les problèmes d’un pays. En juin 1991, les évêques du Burkina-Faso écrivaient : « La démocratie n’est pas un but en soi et son obtention de fait ne constitue pas un remède à tous les maux. Ce serait une illusion de le croire. Tout le monde connait les conséquences désastreuses auxquelles peut conduire l’usage abusif d’une liberté mal comprise de plus, le jeu démocratique, quoiqu’exaltant, nécessite de la part de tous pour être vrai et authentique, la maturité humaine et de nombreuses vertus ».
Et monseigneur de SOUZA archevêque de Cotonou, dont on connaître le rôle essentiel qu’il a joué pour la réussite de la conférence nationale du Benin, savait de quoi il parlait lorsqu’il disait à l’époque je cite : « la démocratie nécessite un long apprentissage qu’aucun peuple n’a encore réussi à maîtriser parfaitement ».
Cet appel à l’apprentissage de la démocratie s’adresse à tous les citoyens puisque, par définition, tous sont responsables du bon fonctionnement du système. Dans ce domaine, l’omission est une faute aussi grave que la mauvaise action.
Le citoyen qui ne veut pas contribuer au bon fonctionnement de la démocratie, laisse le champ libre à celui qui la sabote ou la détourne de ses objectifs. Il y a dans ce pays suffisamment d’honnêtes gens pour faire barrage à ceux qui utilisent à leur profit exclusif les moyens mis en place pour une véritable démocratie au service ‘’de tout l’homme et de tous les hommes’’, pour reprendre l’expression chère à l’autre.
Je terminerai par où j’ai commencé
« Le citoyen qui ne veut pas contribuer au bon fonctionnement de la démocratie, laisse le champ libre à celui qui la sabote ou la détourne de ses objectifs » comme là dit l’autre.
Quand un parti politique a acquis une audience nationale avérée comme celle de L’UFDG, il ne boude pas une élection, quel que soit, je dis bien quel que soit le motif (bien organisée ou mal organisée) car non seulement il n’a rien n’à perdre à cause de son poids politique mais également sa participation aux compétitions politiques contribue efficacement à la consolidation de la démocratie dans le pays.
On fait des menaces à l’endroit des organisateurs pour mettre aux points les inconforts sans pour autant mettre en application le boycotte. Le boycotte tue la démocratie !
L’U.F.D.G et ses alliés viennent de faire porter à la démocratie Guinéenne un coup mortel par leur refus de participer aux élections de 2020
La deuxième grande formation politique fortement installé sur toute l’étendue du territoire dans le paysage politique guinéen n’a pas raison de bouder une élection aussi importante. Son objectif principale, c’est la conquête et l’exercice du pourvoir, donc gouverner a tous les niveaux ou échelon (local ou national), son absence dans le jeu politique va priver des millions de Guinéens à voir clair dans la gouvernance du régime en place. Son œil vigilant, son rôle d’alerte et de contrôle seront faussés, ces revendications ne seront plus légitimes, quel gâchis ?
Quand une formation politique a atteint ce niveau de la hiérarchie ou connait une élévation dans la pyramide des grands partis, il ne boycotte pas concrètement les élections.
Il est le rempart pour la régulation et la stabilité du jeu politique national, même si il n’a pas conscience.
Il est le moteur de l’animation de la vie politique de la nation, son absence va rendre orpheline la démocratie Guinéenne à cause du déséquilibre des forces en jeu, au sein de l’hémicycle future.
C’est une erreur historique car notre pays a raté un autre rendez-vous important de son histoire. Je pèse mes mots.