Depuis le début du mois de Ramadan, les fidèles musulmans de Labé éprouvent de la peine à trouver de la viande de vache. La crise s’accentue de jour en jour et les bouchers passent des jours sans trouver le moindre animal à abattre pour la consommation des clients.
L’une des particularités du mois de Ramadan cette année, est qu’il coïncide avec la crise liée au coronavirus. Entamé, il y a plus de deux semaines, le jeûne musulman tire vers sa fin et les citoyens souffrent du manque de viande très consommée pendant ce mois de pénitence. Pour le président de la coopérative des bouchers de Labé, cette crise de viande n’est pas totalement liée à la pandémie du coronavirus. A la fin de chaque saison sèche, les éleveurs éprouvent des difficultés pour nourrir leur cheptel. « C’est vrai que la crise liée au coronavirus a aggravé la crise de viande, mais à 70%, c’est lié au fait que chaque année à la même période, nous ne trouvons pas de bêtes à abattre. Chez les éleveurs, les bœufs ne sont pas biens nourris. À cela, il faut ajouter la concurrence des bouchers qui quittent Conakry pour l’intérieur du pays. Ces bouchers paient plus que nous pour l’achat des animaux. Ils peuvent acheter des centaines de têtes alors que nous, difficilement on trouve le prix d’une dizaine. Actuellement à cause du coronavirus, les marchés hebdomadaires ne fonctionnent pas, les rares qui fonctionnent, on ne trouve pas d’animaux à acheter », nous a confié Boubacar Kanté.
Depuis jeudi dernier, il n’y a pas eu de viande à la boucherie centrale de Labé. Les citoyens se tournent plutôt vers le poulet importé, le poisson se faisant aussi rare avec une augmentation du prix.
Pour les rares bouchers qui trouvaient de la viande les jours précédents, le kilogramme se vendait à 45 mille GNF au lieu de 35 mille GNF.
Sam Samoura pour Guinee7.com