Le ministre de la Citoyenneté et de l’unité nationale et certains partenaires au développement se sont rendus lundi à la Maison centrale de Conakry. L’objectif de la visite de Mamadou Taran Diallo notamment était de faire l’état des lieux du nouveau centre aménagé pour la prise en charge des détenus de cette prison mais aussi et surtout s’assurer des conditions de leur détention en cette période de crise sanitaire.
Selon Mamadou Taran Diallo, cette démarche s’inscrit dans le cadre du désengorgement des prisons de Conakry et celles du pays : « au sein du ministère de la Citoyenneté et de l’unité nationale, nous avons en charge les questions des droits de l’homme. C’est dans ce cadre là que nous sommes à la Maison centrale parce que bien avant le Covid-19, nous travaillions sur le désengorgement des prisons. Cette pandémie est arrivée et un dispositif est pris, en coopération avec mon département, le ministère de la Justice, le ministère de la Santé et l’Agence nationale de sécurité sanitaire. C’est la raison pour laquelle nous sommes là, pour voir ce qui comporte ce dispositif, qu’est ce qui a été fait jusque maintenant et qu’est ce qui va être fait », a-t-il déclaré.
A la suite du premier cas de décès de Covid-19 enregistré dans cette prison le 17 avril dernier, il a été demandé à l’ANSS de mettre en place un centre de prise en charge des détenus. Pour le directeur général adjoint de l’Agence nationale de sécurité sanitaire : « c’est une action consécutive à une alerte que nous avons eu au niveau de la Maison centrale suite à un décès communautaire et rapidement nous avons pris des mesures de prévention et de contrôle mais aussi des mesures de la prise en charge en suivant les directives de l’OMS dans ce sens », a expliqué Dr Bouna Yattassaye.
Dans les 15 jours à venir, l’ANSS compte fournir un résultat global sur le statut des 1448 détenus de la maison centrale ainsi que le personnel pénitencier, ajoute Dr Bouna Yattassaye : « D’abord ce site de prise en charge comporte trois (3) box, un pour les hommes, un pour les femmes et un autre pour les médecins avec toutes les commodités notamment les toilettes et la restauration. Avec nos départements de prise en charge, un personnel médical a été choisi à cet effet composé des services de santé des armées, de la police et pénitentiaire. D’autres activités sont en cours, c’est le dépistage des détenus et du personnel pénitentiaire de la maison centrale. Dans les 10 à 15 jours à venir, nous aurons un résultat global sur le statut des occupants de cette maison centrale », promet-il.
Saluant les efforts déployés par le gouvernement et l’agence nationale de sécurité sanitaire pour la prise en charge des détenus de la Maison centrale de Conakry, Georges Alfred Kizerbo, représentant de l’OMS en Guinée a insisté sur la mise en place d’un dispositif décentralisé pour assurer les droits des personnes privées de liberté dans les prisons de l’intérieur du pays : « comme vous le savez, le Covid-19 est une pandémie qui ne ménage aucune collectivité. C’est donc à la suite de cela que des directives ont été émises pour qu’une attention particulière soit portée à cette collectivité notamment les prisons. Et laissez-moi vous dire qu’il est heureux de voir les actions qui ont été prises par les autorités, mais elles peuvent être aussi étendues à tous les lieux de détention du pays. Même si on comprend que l’épidémie est plus présente à Conakry, il est important de façon proactive de mettre un dispositif décentralisé dans l’ensemble du pays pour assurer la protection et les droits des personnes privées de liberté et à termes, comme l’a annoncé le gouvernement, de désengorger. Ce sera la mesure la plus pérenne pour protéger les prisons et par-delà, toute la communauté », a-t-il laissé entendre.
Au nom de monsieur le ministre de la Justice, garde des Sceaux, son secrétaire général a exprimé toute sa satisfaction pour les efforts déjà fournis par l’ANSS et les partenaires au développement pour la prise en charge rapide des détenus en milieu carcéral.
Le Service de Communication du Ministère de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale