Censure

Tuée lors des manifs à Coyah, la famille de Mamadama, mère de 4 enfants, dit ne rien pouvoir : ‘‘Mais Dieu fera justice’’

C’est une famille désemparée que nous avons eu au téléphone ce mardi, suite à la disparition de Mamadama Bangoura, mère de quatre enfants, causée par des heurts qui se sont déroulés hier mardi, dans la préfecture de Coyah, entre les forces de l’ordre et les populations. Ces dernières réclamaient la levée du point de contrôle de Friguiadi, dispositif installé suite à la pandémie du coronavirus.

Son époux, Naby Camara, agent de sécurité à LAGUIPRES, revient sur cette journée qu’il a qualifiée de mardi noir. «La journée d’hier mardi, est un mardi noir dans ma vie. Comme tous les matins, ma femme m’a demandé la dépense. J’ai compté l’argent et je le lui ai remis. Elle est partie au marché et moi aussi j’ai continué au travail. Ensuite, j’ai reçu un coup de fil m’informant que ma femme a été tuée au marché, tellement que j’étais perturbé, j’ai quitté à pied de Somayah jusqu’à l’hôpital de Coyah. Dès que je suis rentré à l’hôpital on m’a guidé à la morgue et là, j’ai trouvé ma femme couchée dans le sang, elle était décédée», à narré d’une voie fébrile, ce mari qui n’a d’ailleurs pas pu poursuivre ses propos.

Prenant le relais au téléphone, Kaba loucény, gendre de Naby Camara, a soutenu que c’est au marché qu’on «lui a tiré dessus à bout portant dans le dos». Face à cette situation, il a sorti l’incapacité de la famille à réagir, mais a imploré la justice divine : «Au jour d’aujourd’hui, la famille ne peut rien. Mais Dieu quand même fera justice. Parce que vu l’exaction policière et à chaque fois qu’il y a les violences, c’est la population qui subit le coup et c’est vraiment dégoûtant. Nous demandons à ce que justice soit faite face à cette atrocité que la femme a subie.»

Par ailleurs, «ce que je dirais aux autorités guinéennes, c’est de prendre leur responsabilité, parce que si la population qui est censée être sécurisée est violentée par cette réforme de la sécurité ; franchement, cela nous effraie. Parce qu’aujourd’hui en Guinée, il faut avoir peur du COVID ou avoir peur de la violence policière, on ne comprend rien du tout.»

À rappeler que lorsque nous l’appelions l’époux nous avait signalé que l’enterrement s’était effectué dans la matinée de ce mercredi.

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Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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