Le contrôle du port obligatoire des masques se fait à la mode du chat qui guette la souris à Kankan. Chaque jour au grand rond-point de la ville, tout comme à d’autres endroits de pointage, des agents de la police et les usagers répètent le même exercice. Les policiers n’ont plus d’yeux que pour ce contrôle.
La régulation de la circulation est désormais reléguée au second plan. Par contre le très lucratif contrôle du port obligatoire des masques (30 000FG/contravention) est de mise.
Le jeune Abdoul Karim Condé a poussé sa bavette vers le menton pour communiquer au téléphone, il est aussitôt interpellé par un agent de la police. « Quand j’ai fini d’acheter mon téléphone, j’ai appelé un ami. Comme il semblait ne pas m’entendre avec le masque de l’autre bout du fil, c’est pour cela que j’ai décidé d’enlever ma bavette pour qu’on puisse mieux se comprendre. En même temps, ils m’ont appréhendé en me disant de payer 30.000fg. J’ai longtemps expliqué mais ils ne veulent rien comprendre. ». A-t-il raconté.
Abdoulaye Diallo, un autre citoyen déjà épinglé se plaint de la méthode des agents de Kankan. « Si on part du principe édicté par le président dans son décret, je dirai que c’est bien, tout le monde doit porter son masque pour éviter cette pandémie de coronavirus. Mais la méthode que les policiers d’ici utilisent, est très déplorable. Pour une histoire de bavette ils vont te trimbaler, on dirait que tu as commis un crime. Après ils tendent la main pour prendre l’argent.». Se plaint-il.
Après avoir payé l’amande, il lance un appel afin que les policiers revoient leur façon de faire. « Ils n’ont qu’à changer de méthode avec la population. Porter le masque, qu’on le veuille ou pas, n’était pas de notre quotidien. Donc il arrive forcément des instants où l’esprit oublie. C’est vrai qu’il faut appliquer la loi, mais nous faire une chasse aux sorcières juste pour se remplir les poches, est mauvais.».
De Kankan, Moussa Konaté pour Guinee7.com