25 mai 1963, 25 mai 2020, soit 57 ans, naissait en Éthiopie, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) – et, a changé de dénomination en 2002 par appellation, Union africaine (UA). Il s’agit de la volonté des États africains indépendants qui voulaient mutualiser leurs coopérations en organisation interétatique. Ses grands ténors, sont entre autres, l’Éthiopien, Hailé Sélassié, le Ghanéen, Kwame Nkruma, le Guinéen, Ahmed Sékou Touré, le Malien, Modibo Keita, le Sénégalais, Léopold Sédar Senghor et tant d’autres leaders.
La Guinée a fièrement participé à la création de l’OUA. L’illustration la plus parfaite est qu’un de ses fils, Telli Diallo, fut secrétaire général de 1964 à 1972, juste une année après la mise en place de l’Organisation. Cette imposante marque de la Guinée a été rendue possible grâce à la prouesse de son dirigeant de l’époque, Ahmed Sékou Touré.
Pour Ahmed Sékou Touré, « l’Unité, c’est la volonté de vivre ensemble, de réaliser des objectifs communs, d’être et de demeurer solidaires face aux exigences de l’histoire », disait-il dans son tome XXV, « Les États-Unis d’Afrique ».
Le dirigeant guinéen a été l’un des rares présidents africains, qui a su officialiser dans un livre, l’idée de créer « Les États-Unis d’Afrique ». Sékou Touré disait en effet que « l’Unité n’est possible que dans la mesure où, d’abord, les personnes associées se sentent respectées et assurées dans leurs intérêts, dans leur dignité et où elles sont déterminées à rester solidaires dans l’action concrète et dans la pensée devant les événements de l’Histoire ». Ce passage de Sékou Touré est en quelque sorte une réponse voilée contre la volonté des Senghor et autres qui voulaient imposer une Afrique des États. Mais au fil du temps, ces derniers ont finalement imposé leur marque. L’Afrique des États a dominé l’idée du fédéralisme africain.
Ce 25 mai, au-delà qu’il soit une journée de l’Afrique ; il est tout simplement une journée de la Guinée, grâce aux efforts et la clairvoyance de ses dirigeants de l’époque, qui ont su ouvrir grandement les portes de l’histoire aux générations. Maintenant, la balle est dans le camp des dirigeants actuels du continent, à bride abattue, de continuer la lutte pour l’intégration générale de toute l’Afrique.
Moussa Diabaté, Journaliste