Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce mardi 26 mai, le procureur général de Kankan Yaya Kairaba Kaba a donné des informations concernant les violences enregistrées dans la préfecture de Nzérékoré, à l’occasion des élections législatives du 22 mars dernier.
Selon Yaya Kairaba Kaba, la conférence qu’il a animée ce mardi 26 mai, est organisée pour mettre fin aux interprétations sciemment colorées et volontairement maquillées, pour jeter l’anathème et l’opprobre sur la Guinée.
Dans son intervention, le procureur est d’abord revenu sur le conflit qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de citoyens guinéens. « C’était le 22 mars 2020, à 11 h, qu’un groupe de jeunes quittait un bar appelé Amazone au quartier Belle–vue. Ce groupe s’est violemment opposé à l’installation des bureaux de vote dans leur quartier. Repoussé par les forces de l’ordre, ce groupe est venu s’attaquer à la maison du citoyen Tidiane Condé, et tirer à bout portant sur lui avec un calibre 12, de fabrication locale. Pratiquement, c’est ce qui a été l’élément déclencheur de l’événement qui a embrasé la ville de N’Zérékoré. À la suite de cela, les enquêtes ont été entreprises et ont permis des interpellations », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « pour la compréhension de la genèse des faits, il y a lieu de rappeler que ces événements ont été conçus et préparés à partir de ce qui suit. En effet au cours d’une réunion tenue par des éléments du FNDC à N’Zérékoré le 19 mars, il a été question de reconduire leur plan du 1er mars, qui a avait échoué suite au report des élections. Ce plan consistait au déploiement des groupes armés dont certains venus du Libéria et d’autres de Conakry. (…). Les loubards avaient pour charge, de provoquer et d’opposer les ethnies, pour qu’en la faveur des troubles ainsi créés, qu’ils surgissent sur ces combattants et agissent ».
Revenant sur le bilan de ces douloureux événements, Yaya Kairaba Kaba a précisé : « les événements de N’Zérékoré ont coûté la vie à 30 citoyens, 67 blessés. Des dégâts matériels, ont également été causés par ces violences. Nous avons recensé 57 maisons brûlées, 31 boutiques et magasins complètement calcinés avec leurs contenus; 15 ateliers calcinés avec leurs contenus. Il y a eu également 12 véhicules et 5 motos entièrement brûlés, mais aussi la destruction de 3 églises ».
Pour terminer, le conférencier a précisé qu’ au total, « 57 présumés auteurs, dont 44 sont actuellement sous mandat de dépôt à Kankan et 13 en fuite. Le pool des magistrats instructeurs a décerné des mandats d’arrêt contre les fugitifs ».
Mohamed Soumah pour Guinee7.com