Censure

Guinée : Alpha Condé, FNDC, Constitution, mon avis ! (Par Moussa Diabaté)

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est né soudainement. Dans un contexte marqué par l’envie du président Alpha Condé de doter la Guinée d’une nouvelle Constitution.

 En amont, les faits ayant permis à ce changement de Constitution, ont été d’une manière ou d’une autre, périlleux : car quelques innocents guinéens ont perdu leur vie, les biens des pauvres guinéens ont été d’une manière générale détruits sans qu’ils ne soient remplacés. C’est une désolation que personne ne doit crier victoire.

La Guinée est une jeune démocratie. Née, il y a de cela huit années. Ce combat a été rendu possible grâce aux sacrifices consentis par le peuple de Guinée. Il a été au centre de tous les combats.

Si la politique a pour but de rendre les gens heureux. L’on peut oser dire qu’à l’instant, le Guinéen n’est pas encore heureux. Le combat d’idées s’est transporté dans la rue. Une régression du pays que certains Guinéens veulent montrer à la face du monde. Le Guinéen ne mérite pas d’être au creuset d’un combat de violence physique. Les hommes politiques, quant à eux, passent. Le peuple, lui demeure. Les idées nouvelles doivent prendre l’ascension en vue de renforcer le sentiment patriotique.

La méthode en politique doit changer

Le problème de la Guinée est connu de tous. L’ethnocentrisme a beaucoup influencé le combat d’une foule d’acteurs politiques. Certains politiciens utilisent ce repère pour bien implanter leurs Partis politiques à base ethnique et régionaliste tout en oubliant la notion de dynamique collective qui donne le pouvoir politique.

Le FNDC qui est à l’origine de contestation contre tout changement de Constitution et contre un éventuel ‘’troisième mandat’’ d’Alpha Condé, s’est planté dès le départ de son combat.

À partir du moment l’entité civile a accepté en son sein les hommes politiques ; l’honnêteté nous oblige à dire vrai que le combat du FNDC était porté par les politiques. Et Alpha Condé a su tirer profit de cette situation. Considérant ainsi le FNDC comme ses adversaires politiques et non d’acteurs de la société civile qui méritent l’attention de la République.

Résultats : la Constitution du 7 mai 2010 a changé ; le peuple a un nouveau Parlement. Désormais, le FNDC est devant une réalité qui l’oblige à arrêter de courir. L’objectif du combat doit être clair : soit l’on est politicien ; soit l’on n’est pas. C’est une situation qui nous rappelle cette expression de E. Plenel : « pour faire la politique, il faut avoir le crayon à la main ». Il s’agit de savoir se corriger pour atteindre l’objectif.

Alpha Condé et la nouvelle Constitution

Aujourd’hui, le projet d’une nouvelle Constitution a triomphé. Le pays a une nouvelle Assemblée nationale. L’opposition politique suit sa dynamique de contestation permanente. Si on aime la Guinée, personne ne souhaite que les fils d’une même Nation s’affrontent sur des sujets discutables. Les Parisiens en France savent quel a été le prix à payer pour la prise de la Bastille. Un pays dit ‘’démocratique’’ ne s’obtient pas d’une seule lutte. Il s’agit des sacrifices liés à l’histoire.

La Commission électorale nationale indépendant (CENI) a fixé la date du 18 octobre 2020 pour la tenue de l’élection présidentielle. Le président Alpha Condé a déjà émis l’idée du dialogue politique avec l’opposition. Ici, j’interpelle le médiateur de la République en vue de mettre en place une équipe d’acteurs (plus ou moins neutres), pluridisciplinaire, en vue de se constituer en « aimant » du dialogue entre le pouvoir et l’opposition pour une tenue paisible du scrutin d’octobre 2020.

Ne cédons plus la place aux étrangers à parler entre nous, Guinéens.

Moussa Diabaté, Journaliste

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