Le réseau routier guinéen est fortement dégradé en cette saison des grandes pluies. Circuler dans le pays est loin d’être une partie de plaisir : Les véhicules cassés, des embouteillages énormes, des préfectures coupées du reste,…rythment le quotidien des Guinéens. N’est-ce pas pour cette raison que lors de la dernière session du Conseil des ministres, tenu jeudi dernier, que le président de la République, Alpha Condé a ordonné au ministre, Moustapha Naïté, en charge des Travaux Publics, de « tout mettre en œuvre afin d’éviter l’isolement de certaines préfectures du fait de l’impraticabilité totale des voies routières » ? Le président, du coup, a donné des instructions fermes en vue de la réparation dans les meilleurs délais, de certaines routes fortement dégradées en cette période diluvienne. La question : Comment y faire face ?
Le budget du ministère des travaux publics revu à la baisse…
Ces dernières années, le budget alloué au département des Travaux publics a été fortement revu à la baisse par le gouvernement. Si en 2015, un montant de plus de mille milliards de francs Guinéens était alloué aux travaux publics, aujourd’hui, moins de 400 milliards sont accordés.
Nous vous proposons les différents chiffres alloués au ministère des travaux publics selon les lois de finance en GNF :
2015 : mille milliards 58 millions…
2016 : mille milliard sept cent quarante-trois millions…
2017 : mille milliard 79 millions…
Et lors de la dernière loi des finances, seulement 372 milliards ont été alloués au ministère.
Du financement de l’entretien routier…
La direction nationale de l’entretien routier (DNER) est le service du ministère qui s’occupe de l’entretien des routes en Guinée. Comme son ministère de tutelle, cette direction a vu son budget réduit.
Depuis 2016, la DNER n’a pas reçu plus de 16% de ses besoins exprimés. Ce qui, forcément, a des incidences sur ses interventions.
En 2016, la DNER a exprimé un besoin de : 781 823 224 134, pour ne recevoir que 80 240 928 314 ; soit 10,26%.
En 2017, le besoin exprimé était de : 746 042 909 463 pour un budget adopté de : 124 104 834 238 ; soit 16,63%.
En 2018, La DNER a demandé : 1 022 389 297 313 pour ne recevoir que 99 349 783 826 ; soit 9,72%.
En 2019, c’est un montant de : 947 116 297 313 qui a été demandé par la DNER, et le budget adopté est de : 148 477 086 015 ; soit 15,67%
Et en 2020, 1 677 164 625 156 ont été demandés, le budget adopté est de : 133 366 718 913 ; soit 7,95%.
« Petit l’argent, petit travail !» cette boutade que la rue attribue aux Chinois, semble avoir tout son sens dans la gestion de nos routes. En tout cas Moustapha Naité aura fort à faire avec cette épineuse question : comment satisfaire d’une part les attentes des populations et d’autres part, exécuter les instructions du président de la République avec un budget qui se rétrécit comme la peau de chagrin.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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