Censure

Coup d’État répétitif risque d’embraser la sous-région (Par Moussa Diabaté)

Le Mali vient de connaître un nouveau coup d’État à la date du 18 août 2020. Depuis le 19 août dernier, le président Ibrahim Boubacar Keita (surnommé IBK), apparemment, sous la contrainte, a démissionné de ses fonctions du chef de l’État pour éviter à son pays [le bain de sang]. À l’origine de ce nouvel épisode périlleux, la coalition politique le [M5-RFP], a depuis des jours, demandé le départ d’IBK. Une situation qui a occasionné la prise illégale du pouvoir par l’armée malienne.

Le Mali est-il vraiment sauvé ?

Ce putsch au Mali provoque des inquiétudes dans la région. L’on se rappelle depuis 2012, la situation sécuritaire du Mali, notamment au nord, s’est détériorée. Les groupes djihadistes ont régné en maître tout en mettant en déroute l’armée malienne à plusieurs reprises. La rébellion touarègue est l’autre serpent de mer qui ne se recule pas vis-à-vis de son principal objectif, celui notamment de la naissance de l’État d’Azawad. À Bamako [siège central du pouvoir], vit depuis mars 2012, à un rythme délétère. Le départ du président Amadou Toumani Touré [dit ATT] a véritablement provoqué la désorganisation des opérations militaires au nord du pays – et a compromis plusieurs accords entre l’État malien et la rébellion touarègue – qui avaient permis une relative accalmie au nord du pays.

L’échec de la coalition internationale

L’avancée des djihadistes au nord vers le centre du Mali a contraint la France janvier 2013 d’intervenir sous la houlette du président François Hollande notamment avec l’accord des autorités maliennes afin d’éviter le pire. Depuis lors, la France est entrée officiellement en guerre au Mali après avoir libéré des villes [Ségou et Mopti] aux mains des djihadistes. Ensuite des pays voisins réunis dans la CEDEAO, sont entrés en guerre sous le label de la MINUSMA. Mais le couac reste celui du manque des efforts de la part de la coalition internationale à ne pas mener des réformes du côté de l’armée malienne et la sauvegarde des institutions du pays – comme un peu le cas de la Centrafrique.

Possible déstabilisation de la sous-région

Les pays de la région savent désormais ce qui reste comme danger face à ce nouveau coup d’État au Mali. Déjà le Nigeria, Burkina Faso, l’Algérie, Niger, Mauritanie et nouvellement la Côte d’Ivoire, restent confrontés aux récurrentes attaques djihadistes.

Au-delà du parrainage de la France dans la guerre au Mali, les pays de la CEDEAO et le Tchad n’entendent pas d’une certaine manière, se laisser berner par les soldats à Bamako. La condamnation de l’organisation sous-régionale contre ce nouveau coup d’État au Mali, sonne enfin comme une force coercitive afin d’éviter la perturbation continue des institutions légalement établies au pays.

Moussa Diabaté, Journaliste

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